en bref

De la suite dans les idéesComment marchent les idées qui « marchent » ? Qu'est-ce qui différencie une « bonne » d'une « mauvaise » idée ? Comment se diffusent-elles, se communiquent-elles, jusqu'à devenir populaires, voire universelles ? Un fils de pub, Nicolas Bordas, président de TBWA France et de l'Association des agences conseil en communication (AACC), se penche dans un petit livre sur le processus qui fait naître, vivre, mourir et ressusciter cette matière première qu'est la pensée. L'idée qui tue, la fameuse « killer idea » des Anglo-Saxons, celle qui apporte la gloire, le succès et la fortune, fonctionne selon un mécanisme de sélection naturelle. Nicolas Bordas les passe au crible de la société de communication. Avec le temps, les ingrédients qui font le succès d'une idée n'ont guère changé. Exemple provovateur : le christianisme, qui a eu sa phase de « teasing » (prophètes, Annonciation), sa puissance subversive forte (monothéisme, apologie du pardon), des interprètes exceptionnels (Jésus, Paul), une entrée en scène spectaculaire (la Nativité), sa formule choc («Aimez-vous les uns les autres »), des visuels emblématiques (la croix, la Vierge, les icones), sa communication récurrente (la Bible, la messe) : bref, le modèle publicitaire parfait. L'auteur explique comment les grandes marques mondiales se sont construites autour d'une idée et s'intéresse en particulier à ce qui fait le succès ou l'échec des idées nouvelles, avec des exemples tirés des expériences de Sony, Apple, Google, preuve que l'idée est une chose vivante et sans cesse renouvelée. Ph. Ma.« L'idée qui tue ! Politique, business, culture. Le secret des idées qui durent », de Nicolas Bordas. Éditions Eyrolles (172 pages, 18 euros).Le sucre de la terreProfesseur à Lyon II, l'économiste Pierre Dockès se fait historien et géographe. À la façon d'un Orsenna ou d'un Braudel, il raconte le roman du sucre, la face visible et cachée de la mondialisation. Le sucre ! Rien que le mot « est déjà un voyage dans l'histoire et le temps ». Il apparaît au XIIe siècle mais vient de loin : l'italien « zucchero » est un emprunt à l'arabe « soukkar », lequel vient du sanscrit « çarkara »? À l'origine, la canne à sucre se trouvait, à l'état sauvage, sur la côte du Bengale. L'histoire de son expansion est un voyage d'Est en Ouest. « On ne peut étudier l'histoire du sucre sans voir se lever l'armée des ombres des esclaves arrachés à l'Afrique », raconte Pierre Dockès, qui décrit, cartes à l'appui, l'aventure extraordinaire du capitalisme sucrier. De ce périple au pays des planteurs, on vit une véritable saga, avec ses grandes découvertes, ses spéculations, ses aventures épiques, mais aussi tragiques. Des sucreries aux larmes, la frontière est ténue. Et les excès perdurent, à l'exemple de la révolution énergétique de l'éthanol qui fabrique au Brésil la monoculture de la canne à sucre. Attention à l'hyperglycémie ! Ph. Ma.« Le Sucre et les Larmes. Bref essai d'histoire et de mondialisation », de Pierre Dockès. Éditions Descartes et Cie (286 pages, 19 euros).Le Paris maçonniqueVous croyez bien connaître Paris ? Quel est donc le point commun entre l'arc de triomphe du Carrousel du Louvre, le parc Monceau, l'Odéon ou le Champ-de-Mars ? Tous ces lieux ou monuments recèlent des symboles maçonniques invisibles aux yeux des non-initiés. Emmanuel Pierrat et Laurent Kupferman proposent dans ce petit livre une promenade guidée et inattendue dans une capitale marquée par trois siècles de présence maçonnique. Décrypter cette présence, c'est, par exemple, faire remarquer que la façade de l'hôtel de la Marine de la place de la Concorde comporte un bambin avec un compas et un mètre, symboles maçonniques s'il en est. Ou encore qu'un ?il dessiné au centre d'un triangle est présent jusque dans la cour d'assises au Palais de Justice? P. C.« Le Paris des francs-maçons », d'Emmanuel Pierrat et Laurent Kupferman. éditions Le Cherche-Midi (180 pages, 17 euros).
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