Les biologistes inquiets des conséquences de la réforme

La réforme de la biologie médicale entre dans sa dernière ligne droite. Publiée en janvier, l'ordonnance inspirée du rapport Ballereau doit être ratifiée par les parlementaires dans les prochains jours. Un bouleversement pour les 4.200 laboratoires d'analyse hexagonaux, qui pèsent près de 4 milliards d'euros. « Le secteur va passer du statut artisanal à celui d'industrie. Mais les plus petits laboratoires ne pourront pas tous s'adapter à ses contraintes », estime Thierry Bouchet, PDG de Bio Paris Ouest (photo), qui regroupe 23 laboratoires des Hauts-de-Seine (30 millions d'euros). petites structures pénaliséesLa réforme, qui vise à améliorer l'efficacité de la profession tout en servant les objectifs d'économies de l'assurance-maladie, impose une démarche d'accréditation qualité des laboratoires, à engager d'ici à 2013. Loué par la profession, le système inquiète dans ses modalités. Il peut coûter plusieurs centaines de milliers d'euros en rénovations de locaux et réorganisation. Nombre de petites structures n'y sont pas prêtes, dans un secteur où les revenus (prix et nombre d'actes), strictement encadrés, sont déjà à la baisse. « Depuis janvier, nos ventes ont reculé de 3 %. C'est la première fois en trente ans », note Thierry Bouchet. « Nous n'avons que trois solutions : nous regrouper, chercher des fonds familiaux pour prendre une part de 20 % à 30 % ou bien vendre aux réseaux privés, qui vont forcément prendre de l'ampleur », juge le biologiste. Environ 5 % des laboratoires français sont contrôlés par ces acteurs adossés à des fonds d'investissements, tels Labco, Unilabs ou Novescia. « Une fois intégrés, les biologistes n'ont plus le choix de leurs achats de réactifs ou de matériel. Les actes non rentables sont supprimés », assure Jean Benoît, président du syndicat des biologistes. « Seules de grandes structures comme la nôtre pourront supporter la charge supplémentaire d'adaptation à la réforme. À condition que le capital des laboratoires soit ouvert », rétorque Eric Souêtre, PDG de Labco (180 laboratoires en France) qui veut consacrer 100 millions d'euros à l'extension de son réseau européen cette année et attend une croissance de 20%. «La réforme va dans le sens de notre organisation », admet-on chez Novescia qui vient de racheter 25 laboratoires à Générale de Santé;rale de Santé et vise 300 millions de chiffre d'affaires d'ici à 2011 contre 130 millions aujourd'hui. nLa France compte 4.200 labos d'analyse qui pèsent près de 4 milliards d'euros.
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