« Une réforme ne peut se faire en quelques mois »

Jean-Claude Angoulvant, consultant spécialisé Comment pourrait se traduire une réforme « structurelle » des retraites ?Les ajustements sur l'âge, le taux de remplacement ou les taux de cotisation ne sont pas suffisants pour garantir à long terme la répartition sur une base soutenable. Pour la consolider, il faut lui donner une base interprofessionnelle nationale et la rendre « pilotable », donc à « cotisations définies ». Le COR évoque deux pistes : des comptes « notionnels » ou des retraites en « points ». Cela veut dire quoi ?La retraite en points, comme dans les régimes complémentaires, permet aux actifs d'accumuler des points de retraite en fonction de leurs cotisations ; points dont la valeur « de service » (c'est-à-dire le montant de la pension lié à chaque point) est connue et revalorisée du même montant pour les actifs (calcul de leur pension future) et les retraités (pensions en service). Le « rendement » varie chaque année, mais il est le même pour toutes les générations. Avec les comptes « notionnels » (mis en place de la manière la plus aboutie en Suède), tout actif cotise et accumule un « capital » virtuel constitué de la valeur de ses cotisations et qui servira à déterminer sa pension. Celle-ci est calculée en tenant compte de l'espérance de vie propre à sa génération et de son âge de départ. Le « rendement » est donc différent pour chaque génération. C'est un calcul analogue à celui d'une rente viagère par un assureur, sauf qu'ici le capital est largement virtuel. L'équilibre entre les charges et les ressources futures est assuré par un mécanisme de pilotage automatique des engagements, en fonction des variations de la masse salariale.Quelle solution pourrait s'imposer en France - et quand ?Difficile à dire... La réponse pourrait se trouver dans un régime en points, enrichi de l'expérience des comptes notionnels, notamment en dissociant la revalorisation de la valeur de liquidation des points des actifs de celle des pensions en service. Cela améliorerait l'équité intergénérationnelle et permettrait de limiter les « redistributions inverses » (des petits salaires vers les grosses retraites) qui caractérisent les régimes actuels. Une telle réforme ne peut se faire en quelques mois. Propos receuillis par E. L.
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