BCE : peu de révélations mais beaucoup de soulagement

Cela faisait longtemps qu\'une conférence de presse du président de la BCE n\'avait pas été aussi attendue. Cette fois, les annonces de Mario Draghi auront été à la hauteur des attentes. Confirmant les fuites (organisées ou pas) du début de semaine, le président de la BCE a détaillé la façon dont l\'institution de Francfort entendait contenir l\'incendie qui dévore un à un les pays de la zone euro depuis 2010.Pas une solution miracle mais un pare-feu efficaceAlors certes, Super Mario ne résout pas miraculeusement les problèmes de finances publiques des pays les plus fragiles de la zone. Mais, la BCE étant prête à se placer face au marché pour des montants illimités de dette, il inaugure un pare-feu qui devrait suffire à éliminer les « risques extrêmes », autrement dit le risque que la zone euro éclate. L\'euro est « irréversible », a d\'ailleurs martelé le patron de la BCE. Un tournant dans la crise ?Les regards se tournent vers l\'EspagneLa balle est désormais dans le camp de l\'Espagne. Mariano Rajoy et Angela Merkel ont assuré jeudi à Madrid qu\'ils feraient \"tout ce qui est nécessaire pour résoudre la crise de l\'euro\", refusant d\'évoquer précisément l\'option d\'un sauvetage financier pour l\'Espagne. Selon plusieurs observateurs M. Rajoy pourrait choisir d\'attendre le prochain Eurogroupe pour solliciter l\'aide de l\'Europe. De fait, selon le principe de conditionnalité de l\'OMT (Outright Monetary Transactions) un pays ne peut bénéficier du mécanisme d\'achat de dette que s\'il a sollicité le fonds de secours européen (EFSF ou par la suite ESM) et accepté des conditions contraignantes en terme d\'assainissement de ses finances publiques. Le FMI peut également être sollicité dans la définition du programme et/ou dans la surveillance de son exécution.Soulagement sur les marchésSigne des espoirs placés dans ce programme, les marchés n\'ont pas « vendu le fait » après avoir « acheté la rumeur » (le dicton boursier est « buy the rumor, sell the fact »). Après avoir tardé à réagir, les places boursières européennes ont salué les annonces de la BCE. Paris a gagné 3,06 % repassant au-dessus des 3.500 points (3.509,88), Francfort 2,91 %, Londres 2,11 %, Madrid 4,91 % et Milan 4,31 %. En fait, compte tenu des attentes suscitées par le discours de Mario Draghi le 26 juillet dernier, les opérateurs de marché craignaient surtout d\'être déçus.Le soulagement était également sensible sur les marchés de taux. Le rendement de la dette espagnole à 10 ans s\'est détendu de 38 points de base à 6,03 %. Celui de la dette italienne de même maturité, de 25 points de base à 5,26 %. Preuve, s\'il en était besoin, qu\'un programme d\'achat de dette à court terme permet également d\'apaiser les tensions sur la dette à long terme.  
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