Ce n'est pas un hasard. Les bonnes idées se croisent. Le travail révélé à Paris, avec les « Archaic Shelters » d'Elizabeth Leriche, fait écho aux créations produites à Portland par le Studio Esque et le Design Firm N° 1 Son, qui sous le titre « Noble sauvage » réalisent des objets à partir de formes primitives inventées à l'origine en bois, corne et os pour les réinventer aujourd'hui en verre ou cuir. Mais, le savoir-faire de Julien Espagne est inégalé. Son parcours ne passe pas par une école de design. Il a grandi entre Paris et le Vexin, près de Gisors et, depuis l'âge de huit ans, après avoir découvert son premier silex taillé, avec son père, Jacques, cinéaste érudit, il s'est pris de passion pour la préhistoire et a arpenté tous les champs alentour, rapportant dans ses besaces des kilos de pierres, multipliant les fouilles.Début prometteurDes années plus tard, en licence d'archéologie, sa connaissance de la taille, le fait repérer immédiatement, et c'est lui très vite qui fait les démonstrations. Après des années de chantiers en Indonésie, à Bornéo, mais aussi sur des sites archéologiques au Yémen, en vue de son doctorat, il entreprend avec d'autres amis artistes de lancer à Jakarta, un studio de création pour concevoir des formes en verre, toutes taillées comme des silex ou soufflées avec des motifs primitifs que Julien a collectés pendant toutes ces années de recherche à étudier les formes artistiques des sociétés préhistoriques du monde entier. Bingo. Après des mois de labeur (il faut imaginer la fournaise à l'intérieur du studio, près de 50 °C chaque jour), leurs créations commencent à être repérées à Dubai, aux Philippines, en Indonésie et désormais à Maison & Objet. Ce n'est qu'un début. A. A. Pour en savoir plus, rendez-vous sur Youtube, pour voir le film « Julien Espagne, tailleur de verre ».

latribune.fr

18 Sept 2010, 9:37

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