Les entreprises pourraient déprécier davantage leurs actifs cette année

cquisitionsAlors qu'Alcoa ouvre aujourd'hui le bal des publications de résultats trimestriels, outre-Atlantique, l'heure est plutôt à la confiance. De nombreux investisseurs jugent les prévisions des analystes d'une chute de 24,8 % sur un an glissant des profits des groupes du S&P 500 au troisième trimestre 2009 trop sévères. Ils s'attendent plutôt à un flot de bonnes nouvelles au cours des prochaines semaines. Pour autant, les sociétés continuent de détruire de la valeur. Et malgré les espoirs de reprise bénéficiaire en 2010, elles ne sont pas à l'abri de devoir passer des provisions au titre de l'exercice en cours. Car, en dépit de la crise, rares sont ceux qui ont constaté des pertes de valeur lors des tests de dépréciation annuels (« impairment tests ») imposés par les normes IFRS. À quelques exceptions près comme Accor ou encore Carrefour, les exemples sont rares. Et cela alors que, selon Ricol Lasteyrie, le montant des « écarts d'acquisition », les fameux « goodwills », figurant à l'actif des sociétés du CAC 40 représentaient près de 40 % de leur capitalisation boursière en 2008.Plus généralement, les représentants du DJ Stoxx 600 ont, d'après Jean-Florent Rérolle, managing director chez Houlihan Lokey, limité la dévalorisation de leurs « goodwills » à 170 milliards d'euros sur un total de 1.800 milliards d'euros d'opérations de croissance externe depuis 2005. Pourtant, leur valeur de marché a fondu de près de 50 % au regard des indices boursiers au plus haut en 2007. Pour Jean-Florent Rérolle, en fin d'année dernière, les sociétés n'étaient pas en mesure d'élaborer des prévisions « reflétant correctement la violence de la crise car elles ne disposaient pas du recul suffisant pour cela ».Sachant que, dans une grande majorité des cas, les entreprises procèdent elles-mêmes à l'évaluation de leurs actifs. Mais, selon l'expert, elles « considèrent cela comme une contrainte comptable ». En revanche, aujourd'hui, il considère qu'elles ont davantage « pu jauger les conséquences de la crise et devraient se fonder sur un business plan plus réaliste pour réaliser leur ?impairment test? ». Le laissant penser que l'on devrait voir grossir les dépréciations d'actifs au titre de l'année 2009. Reste maintenant à savoir dans quelle mesure les principaux concernés fourniront les détails de leurs calculs censés apparaître dans leur rapport annuel. Pour le moment, Jean-Florent Rérolle estime insuffisante l'information relative aux hypothèses retenues lors des tests d'évaluation.Fabio Marquetty
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