Le CAC 40 ne peut pas aller plus haut sans Total. C'est ce qu'affirme Vincent Ganne, analyste chez IG Markets, dans la dernière lettre hedomadaire de la société de gestion. Pourquoi l'action de la compagnie pétrolière serait-elle seule capable de redonner de l'élan à l'indice phare de la Bourse de Paris, qui, après une envolée de 55 % au cours des six derniers mois, vient d'accuser deux semaines de baisse consécutives ? Certes, Total est la plus importante capitalisation de la Bourse de Paris. Mais cette dernière s'est fort bien passée de Total pour signer le rally de ces derniers mois. La preuve : le CAC 40 bondit de 16 % depuis janvier, quand Total s'octroie 3 % seulement. Est-ce à dire que les valeurs cycliques et financières, qui ont emmené le rally de mars à fin septembre, ont épuisé leur potentiel ? Et que le CAC 40 ne doit plus compter que sur les titres défensifs pour poursuivre son rebond ?point pivot pour l'action« Les secteurs cycliques ont retrouvé des valorisations proches de leurs moyennes historiques », reconnaît Vincent Ganne. Surtout, « Total a toujours été un indicateur avancé de l'évolution du CAC 40, au cours des dix dernières années », observe le spécialiste. Et d'ajouter : « Le cours de 42 euros constitue un pivot pour l'action Total, qui cote aujourd'hui 40 euros. Lorsque le titre est inférieur à 42 euros, il sous-performe le marché. Au contraire, lorsque l'action dépasse les 42 euros, elle le sur-performe. » Et entraîne donc le CAC 40 dans son sillage, compte tenu de son poids élevé dans l'indice. Un poids passé de 13,5 % en 2007 à 16 % aujourd'hui, les cycliques et les financières, massacrées en 2007 et en 2008, n'ayant pas refait la totalité de leur handicap boursier.Conséquence, « lorsque l'action Total franchira le seuil de 42 euros, sur lequel elle bute depuis des mois, cela signifiera que le CAC 40 s'apprête à entrer dans une nouvelle phase de hausse durable », soutient Vincent Ganne. Quels facteurs pourraient installer Total au-delà des 42 euros ? « Le groupe doit augmenter significativement sa production, et continuer à réduire ses coûts », répond Vincent Ganne. Outre Total, les secteurs défensifs des services aux collectivités et de la pharmacie pourraient permettre au CAC de poursuivre sa hausse. « Les ?utilities? devraient bien se comporter en Bourse, dans les prochains mois, car la faiblesse des taux d'intérêt aidera ces sociétés très endettées à se refinancer dans de bonnes conditions », indique Vincent Ganne. Reste que Veolia, EDF, GDF Suez sont des poids légers dans le CAC 40, avec des pondérations respectives de 1,5 %, 1,6 % et 5,6 %. Le CAC 40 a davantage à espérer de Sanofi-Aventis, qui pèse 10 % dans l'indice, et dont le rôle de consolidateur du secteur plaît au marché.

latribune.fr

07 Oct 2009, 1:37

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