Derniers arbitrages pour le grand emprunt

ÉlyséeLes deux ex-Premiers ministres Alain Juppé et Michel Rocard, qui présidaient la commission sur le grand emprunt, ont parfaitement joué le jeu de la collaboration avec le gouvernement dans leurs préconisations. Aussi, logiquement, les décisions annoncées demain mardi par Nicolas Sarkozy, s'éloigneront peu de leurs propositions.Le chef de l'État évoquera un emprunt de l'ordre de 35 milliards d'euros, et reprendra les sept axes d'investissements stratégiques suggérés (dont principalement l'enseignement supérieur et la recherche, le soutien aux PME, la société numérique, etc.). Mais un sujet, non négligeable, fait encore débat au sein de l'exécutif, à tel point que Nicolas Sarkozy ne devrait que peu l'évoquer : il s'agit de la gestion des sommes collectées. La commission proposait la création de plusieurs agences (une chargée des « campus d'excellence », l'autre des énergies renouvelables, une dernière encore du numérique) chargées de cette gestion. Mais, à l'heure de la simplification administrative, les parlementaires de la majorité voient d'un mauvais ?il l'apparition de nouvelles structures synonymes de dépenses de fonctionnement?La création d'une « Agence nationale des campus d'excellence », censée affecter plusieurs centaines de millions d'euros par an à quelques groupes d'universités, pose notamment problème. Elle ajouterait une nouvelle strate à un paysage de l'enseignement supérieur en cours de rationalisation. Depuis son arrivée en 2007 et la loi LRU sur l'autonomie, Valérie Pécresse, la ministre de l'Enseignement supérieur, pousse les universités à se rapprocher entre elles pour faire émerger, d'ici à la fin de cette année, quinze pôles de recherche et d'enseignement supérieur (Pres). Parallèlement, elle a lancé l'opération campus destinée à rendre attractifs une douzaine de grands campus. Dès lors, comment créer de nouveaux campus d'excellence et une nouvelle agence sans ajouter à la confusion ? L'idée d'agence devrait donc être abandonnée.appel à projetsPar ailleurs, ces campus pourraient finalement être articulés avec les Pres, sélectionnés via un appel à projets. Dans ce contexte, la mission confiée par Valérie Pécresse à Philippe Aghion sur « l'étape 2 » de l'autonomie prend un tour nouveau. L'économiste, chargé d'identifier les meilleures pratiques à l'étranger, suggère une autre piste : que les universités créent des regroupements d'écoles doctorales ? qui, comme aux États-Unis, constitueraient l'épine dorsale des universités ?, regroupements sélectionnés par un jury international. Un schéma qui, selon lui, a le mérite de « concerner toutes les universités ».Quant au financement, sa préférence va à une fondation qui distribuerait les revenus de la dotation de manière « standardisée », c'est-à-dire à part égale.Ivan Best et Clarisse Jay
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