Immobilier de prestige : les candidats à l'expatriation veulent vendre mais...

Qui a dit que les grosses fortunes étaient insensibles à la crise ? Le bilan que vient de réaliser l’agence Barnes, spécialisée dans l’immobilier haut de gamme vient totalement contredire cette idée reçue. 2012 a ainsi été l’occasion pour ce marché d’enregistrer de fortes chutes tant en terme de transactions que de prix. Ainsi globalement, Barnes constate une baisse de 28% des transactions. Sur les seuls biens destinés à une clientèle française, le repli est même plus important puisqu’il atteint 42%. Côté prix, ils sont en reflux de 10 à 15% entre décembre 2011 et décembre 2012. La clientèle internationale semble toutefois moins frileuse puisque, toujours selon les chiffres donnés par Barnes, elle reste active, ses préférences se concentrant plus que jamais sur les biens parisiens avec vue sur la Seine et les  jardins, la Rive Gauche et le centre. Le nombre de transactions liées au marché parisien est cependant très affaibli avec un repli de l’ordre de 30%. Par secteur, à noter que c’est le 16eme arrondissement de Paris qui subit le plus fort recul de transactions pour les biens compris entre 1 et 2 millions d’euros. Pour ceux compris entre 2 et 5 millions d’euros, c’est Neuilly sur Seine, la ville la plus affectée.Les grosses fortunes cherchent des pays plus accueillants Très symptomatique est, par ailleurs, l’analyse que fait l’agence sur l’évolution de la demande de cette clientèle aisée : un tiers des vendeurs sont motivés par un projet d’expatriation vers des pays plus accueillants pour ce qui concerne leur résidence principale. Ainsi, Barnes a enregistré dès juin 2012 une forte augmentation des demandes d’acquisitions en Suisse, en Belgique mais aussi au Maroc, au Canada, en Israël, à Miami, New York et Londres. La preuve que ce phénomène ne touche pas qu’une poignée de stars désabusées ou soucieuses de faire parler d’elles. Et là où les professionnels n’avaient pas vraiment constaté de mouvement corroborant ce désir de quitter la France juste après les élections présidentielles, ils ne sont plus aussi catégoriques aujourd’hui, loin s’en faut. Selon eux, c’est surtout l’ensemble des réformes fiscales touchant l’immobilier qui les motivent, plus que le dispositif touchant les grosses fortunes. Et manifestement, c’est aussi l’instabilité fiscale constatée aujourd’hui et envisageable ces prochaines années qui les poussent à franchir le pas.Le rapport de force s\'est inversé entre acheteurs et vendeursDu coup, comme le précise Barnes, le rapport acheteurs/vendeurs s’est inversé ces derniers mois avec un nombre plus important de vendeurs, lesquels rencontrent des difficultés à trouver preneur au prix souhait. « De nombreuses offres n’ont ainsi pu aboutir au cours du 4eme trimestre 2012. Il faut dire que les acquéreurs anticipent une baisse que la plupart des vendeurs ne sont pas prêts à accepter », affirme un responsable de Barnes. « Cette évolution devrait aboutir en toute logique à une baisse des prix plus importante sur des biens qui comportent des défauts », ajoute-t-il. Pour autant, ce spécialiste anticipe une baisse modérée des prix pour les biens inférieurs à 2 millions d’euros mais un repli plus sensible pour ceux dépassant ce seuil.Une clientèle européenne quasi inexistanteL’agence reconnaît néanmoins que depuis deux mois, les offres d’achat sont inférieures de plus de 20% au prix de présentation. La clientèle toujours activee est d’origine moyen orientale, brésilienne, russe et sud-américaine. Les clients européens ont quasiment disparu depuis octobre 2012. Sauf ceux qui n’ont toujours pas réussi à vendre leur bien français... . >> Pour aller plus loin : estimez votre bien immobilie
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