S'il est un secteur qui tirera la reprise des investissements informatiques, c'est bien celui de la santé. A l'heure où bien des industries, comme l'automobile, n'ont pas encore pansé les plaies de la récession, les hôpitaux et autres organismes de santé fourmillent de projets en matière de technologies de l'information.L'an dernier déjà, en pleine crise économiqe, le secteur de la santé a trouvé le moyen d'augmenter ses dépenses informatiques, de 4,9 % en France, de 6,2 % en Allemagne et de 4 % au Royaume-Uni, selon une étude de Pierre Audoin Consultants (PAC). Alors que, dans le même temps, l'ensemble des investissements informatiques (tous secteurs d'activité confondus) fléchissaient de 2,6 % dans l'Hexagone, de 2,8 % outre-Rhin et de 1,8 % au Royaume-Uni, souligne le bureau de recherches. Et cette tendance devrait se poursuivre au cours des prochaines années, PAC tablant sur une croissance annuelle de 5 %, en moyenne, des dépenses informatiques de l'industrie européenne de la santé.Croissance à deux chiffres "Les besoins sont immenses dans ce domaine, du dossier médical personnalisé à la rationalisation des infrastructures informatiques des organisations médicales" explique Arnold Aumasson, consultant chez PAC. Pour mémoire, après moult péripéties, le dossier médical personnel (DMP) informatisé doit voir le jour en septembre prochain, en France. Des applications similaires seront développées en Autriche, en Allemagne, au Royaume-Uni, au Danemark et en Suède. Sur le front des établissements de soin, la loi Hôpital Patients Santé et Territoires, ainsi que le plan Hôpital 2012, devrait déboucher sur une croissance "à deux chiffres environ" des dépenses en logiciels cliniques, en France, en 2013, contre une hausse déjà sympathique de 6,5 % en 2009, selon IDC. Une manne en perspective pour des éditeurs de logiciels spécialisés comme le français Cegedim.Partenariats Plus globalement, les besoins informatiques du secteur européen de la santé profiteront également aux grandes SSII généralistes, telles que Capgemini, Atos Origin et Steria, indique Arnold Aumasson. Mais la concurrence sera rude. Aussi, "les SSII auront tout intérêt à nouer des partenariats, entre elles et avec les éditeurs de logiciels, afin d'éviter une trop forte pression à la baisse sur les prix", prévient le consultant de PAC. Des partenariats d'autant plus nécessaires que les professionnels de la santé, à commencer par les plus petits hôpitaux, sont en quête d'économies et auront donc besoin de prestations informatiques globales, moins onéreuses que le recours à une kyrielle de fournisseurs.

latribune.fr

08 Mai 2010, 0:09

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