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Publiera ? Publiera pas ? Toute la journée de mercredi, le Comité des superviseurs bancaires européens (CEBS) a laissé planer le doute. Mais pour une fois, l'incertitude n'a pas fait flancher les marchés. Au contraire. Ravis à l'idée d'en savoir bientôt plus sur la méthodologie des tests de résistance (aussi appelés «stress tests», ils doivent refléter la capacité des établissements bancaires à résister aux scénarios extrêmes), les investisseurs se sont rués sur les banques. Résultat : des gains de 7,86 % pour Dexia, de 7,81 % pour Intesa Sanpaolo, de 7,05 % pour la Société Généralecute; Générale, de 6,95 % pour le Crédit Agricolegricole, de 6,47% pour Santander ou encore de 5,93 % pour BNP Paribas. « Les investisseurs se disent que même si les tests ne sont pas parfaits, ils apporteront plus de transparence, ce qui, compte tenu des niveaux de valorisation actuels sera forcément positif pour les banques », explique un analyste. De plus, les dernières nouvelles sont rassurantes. L'Espagne a placé avec succès 6 milliards d'euros de dette sur les marchés mardi. A en croire les dernières rumeurs, le tableau dressé par les tests de de résistance sera plutôt de nature à calmer les marchés. En effet, les paramètres retenus seraient plutôt accommodants. Ainsi, les obligations souveraines grecques seraient soumises à une décote de 16 à 17 %, ont indiqué des sources bancaires. « C'est tout sauf une situation de stress», fait remarquer un opérateur de marché. « Avant les interventions de la BCE, la décote sur les emprunts d'Etat grecs atteignait 30 à 40 % ». Pour la France, la décote atteindrait 0,7 %, tandis que Bund allemands ne seraient pas «stressées». Certains analystes mettent cependant en garde contre un effet contre-productif si tests ne sont pas assez crédibles. «Il sera nécessaire que ces données puissent être comparées, et qu'elles tiennent compte des risques liés aux dettes souveraines. En cas contraire, les résultats qui seront publiés avant fin juillet pourraient avoir un effet contreproductif en termes de réduction de l'aversion au risque», écrit Valérie Plagnol, stratégiste chez CM-CIC dans une note. Le flou autour de la publication de la méthodologie - envisagée pour mercredi, elle sera vraisemblablement connue ce jeudi - témoigne une fois de plus des faiblesses de la supervision européenne. Alors que les Etats-Unis ont mené leurs stress tests au pas de charge, créant les conditions d'un véritable choc de confiance, les Etats européens, eux, tergiversent. Ils ont souhaité imiter l'exemple américain en communiquant très en amont, mais selon certaines sources, mercredi soir, il n'y avait encore aucune certitude ni sur la publication d'une liste complète et détaillée de la méthodologie utilisée pour les tests, ni sur les banques participant à cette procédure. L'Allemagne et la France seraient parmi les pays les plus réticents sur ce dernier point. Les résultats des tests de résistance sont attendus pour le 23 juillet. Jean-Claude Trichet rencontrera les représentants des grandes banques européennes le 21 juillet au siège de la Banque centrale européenne. Sophie Rolland
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