Audi veut lui ravir la première place à l'horizon 2015 ? BMW n'a pas l'intention de se laisser faire. Dans cette guerre interne aux « Big Three » du haut de gamme allemand (avec Mercedes), le groupe bavarois prévoit d'accroître de plus de moitié sa production d'ici à 2020, à plus de deux millions d'unités. C'est ambitieux, car on frise ici les volumes des constructeurs généralistes comme Renault (l'an passé). « Le gros coup d'accélérateur sera donné après 2012 avec des nouveaux modèles dans de nouveaux segments », selon des déclarations de Norbert Reithofer, président de BMW, à l'agence Bloomberg. « Nous devons réfléchir à des capacités de production supplémentaires. » BMW tourne aujourd'hui presque au maximum de ses capacités européennes, avec un taux de saturation de 90 % selon IHS Automotive, contre 73 % pour Daimler, la maison-mère de Mercedes. BMW va compléter sa gamme avec la sportive de luxe à quatre portes Série 6, mais il planche aussi sur des voitures à traction avant plus compactes. Il étendra son offre Mini avec un 4x4 ce mois-ci, puis un coupé et un roadster. Enfin, il songe à créer une nouvelle marque dédiée aux petites voitures urbaines électriques. BMW, qui a accru de 12,5 % ses ventes sur les sept premiers mois à 816.000 voitures, prévoit d'écouler plus de 1,4 million de voitures sur l'année, grâce surtout à la Chine et aux Etats-Unis. Il vient d'ailleurs symboliquement de dépasser le japonais Lexus (filiale de Toyota) outre-Atlantique pour accéder à la première place du marché local du haut de gamme. Audi (groupe Volkswagen), qui accroît obstinément le nombre de ses modèles (37 aujourd'hui et 42 prévus en 2015), compte vendre 1,05 million de voitures cette année, soit son quatorzième record en quinze ans. Forte d'un trésor de guerre de dix milliards d'euros, la marque aux anneaux, qui vient de lancer la petite A1, continuera avec une prestigieuse A7 en novembre, une grosse A6 et un 4x4 compact Q3 en 2011. Audi vise 1,5 million d'unités au milieu de la décennie. Détrôné par BMW en 2005, Mercedes n'est pas en reste. La firme à l'étoile compte notamment sur la coopération avec Renault dans les petits véhicules. Sur huit mois, ses volumes ont crû de 12,5 % à 800.200 exemplaires. Le marché du haut de gamme, convoité pour ses fortes marges, recèle un gros potentiel grâce à la Chine, la Russie, voire l'Inde. Mais il risque d'y avoir de la concurrence. Geely, repreneur chinois de Volvo, veut clairement que sa marque suédoise rivalise avec les allemandes. Son nouveau label de constructeur local doit en effet lui ouvrir les portes de l'administration chinoise. L'indien Tata a aussi des ambitions pour ses filiales anglaises Jaguar et Land Rover. Quant à Lexus, il n'a certes vendu que 367.100 voitures l'an dernier, contre un record de 518.000 en 2007. Mais la marque haut de gamme de Toyota n'en restera pas là avec sa nouvelle compacte hybride.

latribune.fr

18 Sept 2010, 9:47

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