Des réserves mises à mal par la crise

lyseLe rendement d'un fonds en euros provient principalement des revenus du portefeuille (coupons d'obligations, dividendes, loyers, etc.) et des éventuelles plus-values réalisées. La loi oblige les assureurs à reverser au moins 85 % de ces produits financiers aux assurés ? certains vont plus loin ? mais leur laisse la faculté d'étaler ce paiement sur huit ans. Ainsi, quand les marchés financiers s'envolent et que les compagnies engrangent des gains exceptionnels, elles peuvent en placer une partie en réserve, afin de soutenir les performances ultérieures et éventuellement compenser une mauvaise passe.Après des années fastes entre 2004 et 2007 où les assureurs ont mis de l'argent de côté dans ces tirelires particulières, la tendance s'est inversée en 2008. De nombreuses compagnies ont alors compensé la faiblesse des revenus et l'impact des provisions comptables en reprenant une partie des gains ainsi mis de côté. Selon une enquête très large menée auprès des sociétés, le montant de ces réserves représente en moyenne 1,3 % de rendement mis de côté, en diminution de 25 % par rapport à 2008.Il ne faut donc pas trop compter sur ce trésor de guerre pour soutenir les performances, sauf dans quelques sociétés qui disposent encore de montants confortables et supérieurs à la moyenne (lire notre tableau). Qui plus est, rien ne dit que les assureurs utiliseront cette richesse pour gonfler leurs rendements cette année, alors que tous s'attendent à une période délicate en 2010 et après.portion congrueEnfin, si vous êtes clients de l'une de ces sociétés bien dotées, rien ne vous garantit réellement que vous aurez bien droit à cette tirelire. Car, si elle appartient aux assurés, la loi laisse à l'assureur la possibilité de la répartir comme bon lui semble entre ses différentes familles de contrats. Il peut ainsi avantager un produit sur lequel il braque les projecteurs (celui qui est en cours de commercialisation en général, par opposition aux contrats plus anciens) et laisser la portion congrue aux autres contrats.À noter : seules les sociétés pratiquant le « cantonnement » des actifs, c'est-à-dire une gestion isolée du point de vue comptable, offrent la certitude de recevoir les bénéfices dégagés par l'actif constitué. Dans les compagnies qui n'ont qu'un seul contrat, ou qui traitent tous leurs assurés à égalité, ces dérives ne peuvent survenir. E. L.
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