Le Japon se fait du bien en continuant à soutenir le sauvetage de l'euro

Le Japon veut acheter des titres européens. Le nouveau ministre des Finances nippon Taro Aso a affirmé que l’Empire du Soleil Levant envisageait d’acheter des titres émis par le Mécanisme européen de Stabilité (MES). Ce dernier doit réaliser ce mardi sa première émission depuis fin octobre pour un montant estimé à 2 milliards d’euros.Offensive dans la guerre des changesTaro Aso a expliqué qu’il est du devoir de son pays de participer à la stabilisation de la zone euro qui, elle-même, permet de « stabiliser les monnaies, y compris le yen. » Si Tokyo a décidé de puiser dans ses réserves pour financer le MES, c’est parce que le nouveau gouvernement nippon a fait de la baisse du yen sa priorité. Alors qu’il n’était pas encore officiellement premier ministre, Shinzo Abe avait prévenu que le Japon entendait se défendre dans la « guerre monétaire » qui, selon lui, se déchaîne dans le monde.Réforme de la BoJConcrètement, le gouvernement travaille à renforcer les moyens légaux donnés à la banque du Japon (BoJ) pour renforcer sa lutte contre la déflation et donc pour favoriser le recul du yen. L’objectif d’inflation de la BoJ devrait être relevé à 2 %. L’idée est de contrer les politiques inflationnistes de la BCE et surtout de la Fed qui émettent ou menacent d’émettre des milliards d’euros ou de dollars, renforçant ainsi la crainte de l’inflation et le repli des investisseurs vers des monnaies « sûres » comme le franc suisse ou le yen.Peu convaincant sur le front du yenC’est dans ce contexte qu’il faut comprendre l’annonce de Taro Aso. En achetant de la dette en euros, Tokyo espère ainsi faire reculer le cours de la monnaie unique face au yen. L’impact direct de ce type d’intervention reste certainement limité. Quant à son impact psychologique, il n’est pas non plus convaincant. Ce mardi, l’euro s’est affaibli et est passé sous les 115 yens, malgré les déclarations de Taro Aso.Le Japon a déjà aidé l’EuropeIl est vrai qu’il ne s’agit pas non plus d’un tournant dans la politique japonaise qui place une partie importante de son épargne excédentaire à l\'étranger, notamment en Europe. Tokyo a toujours été le pays non membre de la zone euro le plus prompt à apporter son soutien à l’UEM. Alors que la Chine, le Brésil ou les Etats-Unis ont refusé de participer à une augmentation des moyens du FMI pour soutenir l’euro, le Japon a accordé sa garantie à l’institution de Washington à hauteur de 60 milliards de dollars, soit 4 fois plus que celle du Royaume-Uni ! Par ailleurs, l’Empire du Soleil Levant a acheté 7 milliards d’euros de dettes du FESF, le prédécesseur du MES, soit près de 7 % du total des émissions. 
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