Dauphine lorgne la montagne Sainte-Geneviève et La Défense

Opportunisme ? Faute d'avoir pu intégrer l'un des deux pôles de recherche et d'enseignement supérieur (Pres, regroupements d'universités et de grandes écoles) parisiens, Paris-Dauphine s'est tourné vers le campus Paris Sciences Lettres-Quartier Latin (PSL) mené par l'École normale supérieure de la rue d'Ulm (« La Tribune » du 1er février). « Créer une université de 15.000 à 20.000 étudiants avec un bon ancrage dans la recherche est la bonne solution pour Paris. Nous n'adhérons pas à l'idée de monter un ensemble de 100.000 étudiants ou plus. Et puis, le temps révélera les Pres Potemkine », assène Laurent Batsch, le président de Paris-Dauphine. Une allusion à peine voilée aux deux autres Pres parisiens : Paris Cité (Paris V-Descartes, Paris VII-Diderot, Paris III-Sorbonne Nouvelle, Sciences Po...), créé officiellement ce matin ; et La Sorbonne (Paris II-Assas, Paris IV-Sorbonne et Paris VI-Pierre-et-Marie-Curie) qui verra le jour d'ici à juin.Bien que tardif, le ralliement de Dauphine à l'ENS Ulm fait pour lui sens : « Nous sommes deux grands établissements. L'ENS est une grande école universitaire ; nous sommes une université sélective, dotée d'une culture académique, dès le premier cycle, et de recherche. Et nos disciplines sont complémentaires avec celles de tous les établissements qui composent PSL. Je travaille sur un vrai projet de coopération scientifique, qui respecte l'autonomie des composantes. » Et de rappeler au passage son 35e rang au classement de Shanghai en maths et ses 500 doctorants. En ligne de mire, une candidature aux campus d'excellence qui seront financés par le grand emprunt.« gravement discriminée »Le projet de s'agrandir à La Défense est-il pour autant abandonné ? Depuis la rentrée 2009, le Pôle universitaire Léonard-de-Vinci (PULV), avec lequel un master commun a été créé, accueille 600 étudiants de Dauphine. Son président, l'ancien ministre Charles Pasqua, a récemment évoqué un Pres UniverOuest alliant le PULV, Paris X-Nanterre et Dauphine. « Il n'y a aucun Pres Ouest. Et Dauphine n'a pas l'intention d'en promouvoir un : quelles frontières à l'Ouest, pour quel projet fédérateur ? La réponse est dans la question... », tranche Laurent Batsch. Mais Dauphine reste séduite par le cluster financier défendu par le chef de l'État et ambitionne d'installer à La Défense 1.500 étudiants en finance à la rentrée 2010. « Nous sommes prêts à travailler avec des équipes de haut niveau », avance-t-il, citant l'École d'économie de Paris.Ce discours d'excellence lui permet d'assumer la hausse des frais de scolarité de ses masters d'université (non nationaux), validés par le contrat quadriennal signé avec l'État en 2009 et pour lesquels des abattements sont prévus (boursiers, fratries...). D'autant plus que son budget (60 % de ressources propres en fonctionnement) a accumulé du retard par rapport à d'autres grands établissements « qui perçoivent trois fois plus de moyens publics par étudiant. Le manque à gagner atteint 18 millions d'euros par an ! », argue-t-il, estimant Dauphine « gravement discriminée » : « Dauphine n'a jamais quémandé. Mais les limites du modèle sont atteintes. » nLaurent Batsch président de dauphine« Nous sommes deux grands établissements. L'ENS est une grande école universitaire ; nous sommes une université sélective », note le président de Paris-Dauphine, Laurent Batsch.
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