Le débat sur la précarité des enseignants-chercheurs s'amplifie

Ce sont des catégories de l'ombre qui font de plus en plus parler d'elles. Après le rapport de l'OST (Observatoire des sciences et technologies) sur les emplois non permanents des chercheurs dans les laboratoires et les universités (La Tribune » du 9 décembre 2009), une intersyndicale de 19 organisations (CGT, FSU, Sgen-CFDT, Unsa, SUD, Unef, SLR, SLU) a rendu public, lundi, son rapport final sur la précarité dans l'enseignement supérieur et la recherche. Les résultats (4.409 répondants) sont éloquents : on compte en moyenne 23,4 % de non-permanents (contractuels, vacataires...), certains organismes affichant des taux record (38 % à l'Inra, 40 % à l'Inserm, 49 % à l'Inria). « Notre estimation, prudente, est de 50.000 précaires », avance Charles-Antoine Arnaud, ingénieur de recherche au CNRS.Docteurs sans postes de plus en plus longtemps (un quart a plus de 35 ans), bas salaires (inférieurs à 1.750 euros bruts par mois), interruptions d'activité, cumul d'employeurs, rémunérations en nature ou via des prête-noms, travail bénévole... L'éventail des possibilités est large. Pire est la situation des administratifs, ingénieurs et techniciens (ITA, Biatoss), emplois parfois occupés par des docteurs en attente de poste.Un tableau que conteste notamment l'Inria (Institut national de la recherche en informatique et automatique) : « Il n'y a pas chez nous de précarité au sens propre du terme. Nous avons une vraie politique d'employeur. Nos scientifiques bénéficient de statuts clairs et chaque catégorie (doctorants, post-doctorants) a un statut clair et un contrat de travail. Nous sommes le plus grand recruteur de doctorants : 450 sont salariés sur plus de 1.200 », avance Michel Cosnard, PDG de l'Inria. Mais, par définition, ces contrats sont limités (douze à dix-huit mois pour les post-doctorants, trois ans en cas de contrat doctoral). Quant aux ingénieurs, « experts » (300) ou jeunes diplômés (100), ils sont accueillis d'un à deux ou trois ans. Le recrutement de contractuels est assumé par l'Institut comme un « souci d'ouverture » vers le monde économique et comme un encouragement à la mobilité. Selon son bilan social 2008, l'Inria compte ainsi 1.208 personnels non permanents sur 2.499. C. J.Le recrutement de contractuels est assumé par l'Institut comme un « souci d'ouverture ».
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