Plus de la moitié des appels fixes passe par le Net

Sans forcément le savoir, de nombreux Français utilisent déjà la voix sur Internet (voix sur IP ou VOIP). Depuis la fin du troisième trimestre 2009, le nombre de minutes de communications téléphoniques fixes transportées par Internet a même dépassé celui passant par les équipements traditionnels (dits RTC). Aujourd'hui, grâce à l'ADSL et à la voix sur IP, téléphoner sans se soucier ni de la distance, ni de la durée, ni de la facture, paraît même évident à une grande majorité de personnes.Pourtant, il y a à peine dix ans, l'évidence ne sautait pas aux yeux. Free ou Neuf n'étaient que des start-up et l'essentiel des communications téléphoniques fixes passait par les câbles de France Télécome;lécom. Avec en plus l'obligation d'avoir souscrit un abonnement auprès de l'opérateur historique pour avoir la tonalité.Pour protéger son chiffre d'affaires et ses marges, France Télécome;lécom, et sa filiale Internet de l'époque, Wanadoo, ont d'ailleurs longtemps tout fait pour limiter l'essor de la voix sur IP dans le fixe. En 2004, alors que les offres des opérateurs alternatifs commencent à émerger, Thierry Breton, alors PDG de France Télécome;lécom reconnaît qu'une « révolution » est en marche mais que celle-ci « se fera dans la durée ».Quelques mois plus tard, notamment sous l'impulsion de son nouveau PDG, Didier Lombard, le groupe choisit de se lancer plus clairement dans la voix sur IP pour contrer la baisse continue de ses revenus et de ses parts de marché. La plupart des autres opérateurs historiques européens ne feront ce choix que plus tard. En 2005, alors que la concurrence bat son plein, le chiffre d'affaires de France Télécome;lécom dans le fixe auprès des Français chute de 13 % !érosion évitéeDepuis, les revenus des communications grand public de France Télécome;lécom continuent de s'effondrer, ? 18 % en 2008. Mais en proposant lui aussi à ses clients des offres de téléphonie fixe illimitée, le groupe a certainement évité une plus grande érosion. Et l'opérateur en a profité pour vendre dans le même temps d'autres services ADSL. Au final, le chiffre d'affaires de tous les services fixes grand public de l'opérateur n'a diminué que de 0,9 % en 2008.Une expérience qui devrait nourrir la réflexion actuelle des dirigeants des opérateurs mobiles sur l'intérêt de lancer des offres de voix sur IP. « Alors que la tendance est clairement aux offres illimitées, la VOIP mobile pourrait devenir une application clé pour gagner de nouveaux clients, sinon éviter de les voir partir à la concurrence », confie en privé le cadre d'un des trois opérateurs de téléphonie mobile français. Avant de parier que dans moins de dix ans, la moitié des communications mobiles passeront par Internet. O. Pi.
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