Mal classée par la Banque mondiale, la Chine se rebiffe

La Chine  n\'est pas contente. Selon le Financial Times, Pékin viendrait de lancer une campagne pour s\'opposer aux résultats de l\'enquête menée par la Banque mondiale concernant les pays où le climat pour les affaires est le meilleur. Le «Doing Business report » établit un classement de 195 pays, jugés sur des critères concernant la difficulté à créer une entreprise dans le pays, ou encore la réglementation des affaires. Cette année, la Chine y occupe la 91ème place... Et cela n\'a pas l\'air de lui convenir : selon le Financial Times, Pékin aurait pour volonté de faire supprimer le classement, qui joue en sa défaveur.Une commission pour évaluer les méthodes de la Banque mondialeA ce titre, la Chine a exigé que Jim Yong Kim, le président de la Banque mondiale, mette en place une commission chargée d\'évaluer les méthodes d\'évaluation de l\'étude. Le pays lui reproche de trop valoriser systématiquement la dérégulation, ce qui serait à l\'origine de ses mauvais résultats. Or, si la Chine occupe une si mauvaise place, c\'est notamment à cause des mauvais scores obtenus en raison de sa bureaucratie et de la complexité de son système fiscal.Mais le pays a trouvé des alliés de taille dans sa bataille contre le classement : les syndicats, notamment Peter Bakvis, membre de la Confédération syndicale internationale (ITUC). Peter Bakvis fait partie de la Commission d\'évaluation mise en place par la Banque mondiale. Selon lui, toutes sortes de règles et lois visant à encadrer le travail sont une mauvaise chose pour les scores du rapport. Ainsi, il a affirmé qu\' «en résumé, les pays qui n\'ont aucune réglementation du travail obtiennent les meilleurs notes » au classement. La commission compte annoncer les conclusions de son examen d\'ici fin mai. Jim Yong Kim décidera alors d\'en accepter ou non les recommandations.Une volonté de réaffirmation vis-à-vis des instances internationalesEn contestant les résultats de l\'enquête, la Chine s\'oppose non seulement à la Banque mondiale, mais plus généralement aux instances internationales. Cette prise de position s\'inscrit dans une volonté de la part du pays d\'y réaffirmer son poids. Depuis la Seconde Guerre mondiale, les grandes instances sont majoritairement dominées par les pays occidentaux, et la Chine s\'y estime sous représentée, proportionnellement à la puissance de son économie mondiale. Il y a un mois, elle participait au sommet mondial des Brics, axé sur une émancipation vis-à-vis l\'Occident et la création d\'une alternative au modèle économique occidental. 
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