L'éditorial de Olivier Provost

C'est donc le 15 juin prochain que l'on devrait connaître les détails du projet de réforme des retraites que préparent l'Élysée et le gouvernement. Et fidèles à leurs habitudes, ces derniers continuent à distiller les éléments de son contenu pour tester l'opinion. Taxation sur les hauts revenus, régimes spéciaux provisoirement exemptés, cette fois c'est le sort des fonctionnaires qui se précise. Leur taux de cotisation, nettement inférieur à celui du secteur privé, devrait, comme on s'y attendait, être relevé. Au nom, comme il se doit, de la réforme « juste ». Au passage, les salariés de la fonction publique diront s'ils trouvent « juste » que le contrat tacite conclu entre eux et l'État - moindre salaire que dans le privé (ce qui est toutefois de moins en moins vrai) mais sécurité de l'emploi et retraite plus avantageuse - soit ainsi écorné. Mais pour les pouvoirs publics, il est juste également (et moins dangereux pour la consommation, nerf de la croissance française) que le pouvoir d'achat des fonctionnaires ne soit pas trop amputé par une telle mesure de relèvement des cotisations. Alors, des compensations devraient voir le jour. L'État rendra donc d'une main ce qu'il va prendre de l'autre. Tout est question de proportion mais on cherche l'économie là-dedans. Cela fait furieusement penser à la réforme des régimes spéciaux qui a fini par coûter plus cher qu'elle ne rapporte, tout ça pour nourrir un symbole, celui du « tout le monde doit faire des efforts », les agents de la SNCF hier, les fonctionnaires aujourd'hui. Les Français savent à quoi cela sert?: à faire accepter plus facilement une réforme par ceux qui en supportent l'essentiel des concessions. De la communication politique pure. Le gouvernement devrait tout de même se méfier. À force de déminer sans rentrer dans le dur et sans aboutir à de véritables économies, il va finir par énerver les agences de notation financière qui ont le doigt sur la gâchette de la dégradation de la note AAA de la France. Comme le dit le ministre du Budget, François Baroin, c'est « tendu »[email protected]
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