Alors que la consommation est grippée et que l'investissement ne décolle pas, le commerce extérieur est-il en passe de devenir la roue de secours de l'économie française ? Un certain nombre d'économistes l'envisagent. Les derniers chiffres communiqués ce mardi par les Douanes le laissent espérer, même si la balance commerciale reste dans le rouge, plombée par le renchérissement de la facture énergétique consécutif à l'augmentation de 70 % du prix du baril de Brent depuis janvier 2009. En avril, le déficit s'élevait à 4,2 milliards d'euros. Certes, les exportations n'ont progressé que de 1 % entre mars et avril, essentiellement soutenues par des ventes d'Airbus, ce qui n'est pas spectaculaire. En revanche, elles ont accéléré de 17,5 % sur un an, témoignant ainsi de la reprise réelle des échanges internationaux, notamment au sein de la zone euro qui reste la destination des deux tiers des exportations françaises. L'économie tricolore profite aussi du dynamisme des pays émergents, notamment de celui de la Chine dont les importations de produits français ont bondi de 38,6 % sur un an. Un bénéfice qu'il convient néanmoins de relativiser puisque les exportations en direction de la Chine ne représentent que 3 % de nos exportations totales, contre 5 % pour l'Allemagne. Poursuite attendue« Il est important de souligner que cette performance ne peut pas être mise sur le compte de la forte dépréciation de l'euro intervenue depuis la fin de 2009, car les effets de cette dernière sur la compétitivité des exportations européennes ne se concrétiseront qu'avec deux à trois trimestres de décalage, selon les secteurs », explique Alberto Balboni chez Xerfi.Parce que la monnaie unique s'est dépréciée de 20 % depuis novembre face au billet vert, et que rien ne laisse augurer une inversion de tendance, cette envolée des exportations devrait donc se poursuivre. Fabien Piliu

latribune.fr

08 Juin 2010, 23:23

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