Le dernier exercice de son mandat, qui expire fin juin 2011, débute sur les chapeaux de roues pour Anne Lauvergeon. D'ici à la fin de l'année, la présidente du directoire d'Areva doit non seulement boucler l'augmentation de capital avalisée par l'état actionnaire... en juin 2009, mais également signer un « accord stratégique » avec son grand client de toujours et néanmoins frère ennemi, EDF. Selon nos informations, le dialogue a été initié fin août entre les deux dirigeants, Henri Proglio et Anne Lauvergeon, qui se sont mis d'accord sur le cadre de cet accord, imposé par l'Elysée fin juillet à l'issue de longues et multiples brouilles entre les deux acteurs français du nucléaire. Un nouveau rendez-vous entre les deux patrons, qui ont prévu de se revoir à échéance régulière, est fixé courant octobre.Entre-temps, plusieurs groupes de travail mixtes doivent plancher sur les différents sujets de discussions arrêtés : l'organisation de l'offre à l'export, le retour d'expérience sur l'EPR, le cycle du combustible, l'évolution de la base installée de réacteurs, l'élargissement de la gamme proposée par Areva. Un dernier groupe doit travailler sur l'« éventualit頻 de la montée d'EDF au capital d'Areva, dont l'« examen » a été demandé par l'Elysée fin juillet. areva est presséPour autant, cette piste, qui ne semble même plus avoir les faveurs d'EDF, n'est pas étudiée dans le cadre de la prochaine augmentation de capital d'Areva. En interne, chez Areva, on espère aboutir avant la fin de l'année à un accord-cadre pluriannuel engageant. Difficile de savoir si EDF est aussi pressé. C'est Areva qui se plaint de longue date des atermoiements, voire des infidélités de son principal client, comme en témoigne le conflit qui menace de fermeture anticipée l'usine Eurodif du Tricastin. Quant à l'arrivée au capital d'Areva du japonais Mitsubishi et des fonds souverains du Qatar et du Koweit, les discussions devraient reprendre très vite. « Elles ont été interrompues par les vacances d'été, côté français, et le ramadan, pour les deux fonds », souligne un proche du dossier. Néanmoins, Areva a pris mercredi la précaution de lancer une émission obligataire de 750 millions d'euros. Officiellement, il s'agit de profiter des taux bas pour renforcer son bas de laine. En interne, on ne cache pas que cette cagnotte -3,75 milliards d'euros ont été levés en trois fois depuis un an- pourrait s'avérer précieuse si l'augmentation de capital, qui devrait rapporter entre 2,5 et 3 milliards d'euros, est une nouvelle fois repoussée.

latribune.fr

18 Sept 2010, 10:00

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