Palmiers de Chine, rhubarbe du Chili, cèdre d'Alsace... le monde entier se retrouve dans le parc et les jardins de Daoulas. Dans ses expositions aussi. Cette année, les Aborigènes et les Inuits du Canada, d'Alaska et du Groenland s'y sont donné rendez-vous. étrange réunion, serait-on tenté de penser. Sauf que ces deux peuples autochtones mais sans état, dont les terres ont été colonisées, ont en commun bien plus qu'on ne peut l'imaginer. à commencer par cette culture traditionnelle que les Occidentaux se sont longtemps acharnés à détruire. Ce qui explique qu'ils partagent un même intérêt pour les problématiques liées à l'identité, thématique que les plasticiens d'aujourd'hui ne cessent d'explorer. Leurs oeuvres sont ici rassemblées par thème dans un accrochage aéré qui permet à chacune des pièces de lancer ses sortilèges. Chaque artiste y raconte son univers, son territoire, son histoire, ses liens à la colonisation. Tel l'Aborigène Brooke Andrew qui a agrandi et noirci des photos anthropomorphiques de ses ancêtres où ils sont présentés comme des sous-hommes. La nature au coeur de l'artLes artistes inuits témoignent du lien puissant qui les unit à l'animal à travers une multitude de sculptures de boeufs musqués, d'ours polaires ou de phoques. à chacun son matériau. Johanasie Illauq privilégie l'os de baleine fossilisé dans lequel il a sculpté un émouvant corbeau voûté, à la démarche pataude. Ross Kayotak lui a préféré la corne de narval. Davie Atchealak a opté pour de la stéatite pour son ours dansant. Chez les Aborigènes, on travaille beaucoup le pigment naturel sur de l'écorce.Mais il ne faut pas croire ces peuples figés sur leurs traditions. Lithographies, photos plasticiennes, peintures à l'acrylique sont également beaucoup utilisées. Au final, on ne comprend certes pas toujours la signification de certaines pièces. Qu'importe. Elles ne nous entraînent pas moins dans l'un des voyages les plus dépaysants qu'il soit donné de faire. Y. Y., à Daoul

latribune.fr

18 Sept 2010, 10:02

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