Le foot français lancera-t-il sa chaîne télé ? Rien n'est moins sûr. Ce jeudi, les 40 clubs professionnels prennent officiellement connaissance de la proposition de reprise d'Orange Sport faite la semaine dernière par le directeur exécutif de l'opérateur télécoms Raoul Roverato et le patron des contenus Xavier Couture, à l'occasion d'une réunion organisée par l'Union des Clubs Professionnels Français (UCPF). A priori, il n'y aura pas de décision ferme ce jeudi. Au bout du compte, les clubs devront dire s'ils ouvrent ou pas des négociations avec Orange.L'opérateur a offert à la Ligue de football professionnel (LFP) d'entrer, gratuitement selon nos informations, au capital d'Orange Sport jusqu'à une reprise totale en 2012. Une opération sans sortie d'argent pour les clubs, donc. Les présidents, comme Michel Seydoux (LOSC de Lille) ou Jean-Michel Aulas (Olympique Lyonnais), n'ont pas cru à l'équation économique présentée par Orange. « Pour Couture, Orange Sport peut passer de 300.000 à 500.000 abonnés fin 2010. Et la chaîne pourrait avoir jusqu'à 2 millions d'abonnés après 2012. Ce qui se traduirait par un reversement net aux clubs d'environ 115 millions d'euros par an entre 2012 et 2016 », expliquait l'un des participants de la commission marketing de la Ligue de foot jeudi dernier. Bénéfices en questionLes sceptiques voient mal comment une chaîne, même diffusée ailleurs que sur le réseau d'Orange, qui aurait de la Ligue 2 [9 matchs sur 10 ne sont actuellement plus diffusés du tout, ndlr], et un peu de Ligue 1, pourrait générer autant de bénéfices. Les tractations sont un prélude au prochain appel d'offres sur la droits de retransmission de la Ligue 1 fin 2011. Pour les clubs, qui se partagent 668 millions d'euros par an, le retrait d'Orange du football se traduira par un manque à gagner d'au moins 150 millions d'euros, Canal Plus ayant confirmé qu'il n'augmenterait pas sa mise. Pour le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Frédéric Thiriez, la création d'une chaîne, passant par la reprise d'Orange Sport et une candidature à une fréquence de télévision numérique terrestre payante, est le seul moyen de créer de la concurrence face à Canal Plus. Les juristes planchent déjà sur la façon de tirer le meilleur profit du prochain appel d'offres. Une partie des matchs pourrait par exemple être commercialisée exclusivement via la chaîne afin d'attirer un distributeur (fournisseur d'accès Internet par exemple), susceptible d'assurer des minimum garanti suffisants. Certains sont prêts à aller au bras de fer avec Canal Plus, qui ne peut se passer du foot. Les clubs ont vu leurs pertes dépasser les 100 millions d'euros l'an passé.

latribune.fr

18 Sept 2010, 9:59

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