à Guingamp, c'est Noël avant l'heure

footballL'hiver n'a pas encore enveloppé l'Hexagone mais à Guingamp, c'est déjà la saison des cadeaux. Demain soir, la commune costarmoricaine enfilera son plus beau costume à l'heure de recevoir l'équipe de France. Une visite inespérée. Qui plus est à l'occasion d'un match officiel, comptant pour la qualification à la Coupe du monde 2010. Et ce n'est pas la faiblesse supposée de l'adversaire, les îles Féroé, qui va entamer l'euphorie ambiante. Logés depuis mardi soir dans le petit port de Perros-Guirec, les hommes de Raymond Domenech ont pu goûter à la ferveur locale. Plus de 10.000 personnes ont assisté à leur séance d'entraînement au stade du Roudourou mercredi. La modeste enceinte de 18.000 places (ramenée à 16.000 pour l'événement) accueille habituellement les rencontres de l'En Avant Guingamp. Pensionnaire de Ligue 2, le club est couvé par un dirigeant un peu particulier. Noël Le Graët, vice-président de la Fédération française de football (FFF), également en charge du secteur économique. Un homme d'influence, ravi d'offrir à sa ville de c?ur une rencontre de l'équipe nationale. « Je suis très content et très fier, savoure l'ancien maire socialiste de la commune (1995-2008). Cela ne se reproduira pas avant longtemps. Il y a peu de matchs en province. C'était une occasion unique pour la ville. » Une occasion qu'il n'a pas manqué de saisir. En faisant jouer ses relations au sein des instances fédérales, il a réussi à obtenir une sorte de récompense pour service rendu à la nation. « C'est un clin d'?il, confirme Jean-Pierre Escalettes, le président de la Fédération. Noël Le Graët est engagé dans le football depuis tant d'années. Il fait un boulot monstre à la Fédération. Avec ce match face aux Féroé, je suis très content de lui renvoyer l'ascenseur pour tout ce qu'il fait bénévolement. »Une faveur qui fait le bonheur de toute une région. « Derrière ce match, je vois aussi une continuité de la fin de saison dernière où des équipes bretonnes avaient atteint la finale de la Coupe de la Ligue et de la Coupe de France », jubile Jean-Claude Hillion, le président de la Ligue de Bretagne.« une maison pas très loin »Curieux hasard, l'annonce de ce match est intervenue 48 heures après la signature d'un juteux contrat entre la Fédération et Nike (le groupe devient l'équipementier des Bleus pour la période 2011-2018, à raison de plus de 42 millions d'euros par an). Une opération pilotée par Le Graët. « C'est une coïncidence, balaie Jean-Pierre Escalettes. Si on avait signé ce contrat bien avant, on serait quand même allé à Guingamp ! Lorsqu'on a pris connaissance du tirage au sort des éliminatoires pour le Mondial 2010, on a remarqué que ces deux matchs de suite à domicile (les îles Féroé puis l'Autriche mercredi) ne pouvaient pas avoir lieu tous les deux au Stade de France. Pour Guingamp, c'était donc l'occasion rêvée. En plus, Raymond Domenech a une maison pas très loin. » Le sélectionneur ne sera donc pas dépaysé. Au contraire de certains joueurs, pas forcément emballés à l'idée de déserter leur enceinte dionysienne. « Le Stade de France aurait pu être bien. Le terrain est grand, il y a plus de supporteurs, on aurait pu les faire courir et les fatiguer un peu plus », regrette Gaël Clichy, le défenseur d'Arsenal.
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