Les cinq défis à relever pour EADS en 2011

Outre la problématique d'un changement de son actionnariat, le groupe aéronautique EADS va être également confronté à une série de défis financiers et opérationnels ainsi que sur sa gouvernance. ? La succession de Louis Gallois. Même si elle n'intervient qu'en 2012, la sérénité du groupe risque d'être quelque peu altérée en 2011 par les éventuelles manoeuvres en coulisse, qui plus est chez EADS où tout peut s'enflammer rapidement si certains jouent la carte des nationalismes. Et ce, quand bien même la succession est balisée par l'accord franco-allemand de 2007 : le successeur de Louis Gallois au poste de président exécutif sera un Allemand, choisi par Daimler. Le candidat naturel est à ce jour le PDG d'Airbus, Tom Enders. Louis Gallois, qui avait entamé début 2010 une campagne très discrète pour être prolongé sur le thème « je suis le seul garant de l'unité et de la sérénité du groupe » (« La Tribune » du 5 juillet 2010), dément aujourd'hui toute volonté de rester. ? La trésorerie. Trop de cash tue le cash. C'est ce que semblent dire les marchés assommés par la trésorerie nette d'EADS qui s'élevait à la fin septembre à 10,3 milliards d'euros. La direction en a conscience et, semble-t-il, s'est lancée dans une opération de camouflage de l'excédent de cash pour ne pas provoquer les marchés, qui poussent EADS à utiliser une partie de cet argent. Pour autant, le développement de l'A350 devrait brûler 4 milliards d'euros (sur 11 à 12 milliards au total) en 2011. En outre, le programme A400M, l'avion de transport militaire européen, reste déficitaire en cash. ? Les acquisitions. Lancée en janvier 2008 par Louis Gallois, la « Vision 2020 », un rééquilibrage des activités non Airbus par rapport à celle de l'avionneur, passait entre autres par des acquisitions. La crise et l'extrême frilosité des actionnaires ont eu raison jusqu'ici de cette ambition et ce, en dépit de la trésorerie d'EADS et de certaines opportunités outre-Atlantique grâce à un dollar faible. Cette année encore, le groupe devrait rester sage (trop ?) sur ce dossier. « Ce sera le job du successeur de Louis Gallois », indique-t-on dans le groupe. ? La rentabilité. Le groupe prévoit une année 2011 aussi « difficile » que 2010 sur le plan de la rentabilité. Alors que la faiblesse du dollar et les difficultés de certains programmes (A350, A400M) ont déjà pesé l'année dernière, les effets de change négatifs et l'augmentation des dépenses de R&D chez Airbus, Eurocopter et Cassidian rendront l'année 2011 difficile. En revanche, EADS s'attend à une amélioration « significative » du résultat opérationnel à partir de 2012. ? Les programmes. Comme au cours des années précédentes, les programmes d'Airbus vont donner du fil à retordre. Si 2011 devait être l'aboutissement d'une longue remise à plat de l'A380, les problèmes du motoriste Rolls-Royce vont encore perturber la production. L'A350 va entrer dans sa phase de vérité. Fin 2011, le premier exemplaire doit être assemblé avant d'entamer ses essais en vol en 2012 dans l'espoir de livrer le premier avion au cours du second semestre 2013. Enfin l'A400M, dont le contrat a été revu avec les États clients, ne devra pas cette fois déraper dans sa montée en puissance pour livrer comme prévu le premier exemplaire en 2013. M. C. avec F. G.
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