Cybergun se diversifie dans l'univers parallèle des jeux vidéo

Spécialiste mondial de la réplique d'armes à feu sous licence de marque, le groupe Cybergun, basé à Bondoufle (Essonne) a décidé de s'attaquer à un nouveau marché, mais sans changer d'univers, en rachetant la société américaine I2G, un acteur du jeu vidéo. « Au cinéma, dans les médias, à la télévision mais aussi à travers les jeux vidéo il n'existe pas de produit plus médiatisé que les armes ; d'où l'idée de travailler sur un projet conduisant à l'achat de nos produits », explique Jérôme Marsac, le président de Cybergun. La reprise sera finalisée en avril mais la sortie d'un premier jeu est prévue dès novembre prochain. Il s'inspirera des activités de Blackwater, la société militaire privée américaine. L'effet escompté sera double. Outre les revenus directs attendus, ce jeu d'action constituera aussi un vecteur de vente pour Cybergun : « Les mercenaires [mis en scène dans le jeu, Ndlr] utiliseront uniquement les armes que nous avons dans notre catalogue », souligne Jérôme Marsac. I2G adopte une démarche originale reposant sur l'acquisition de droits intellectuels et la structuration du financement. « Le développement des jeux est totalement externalisé ce qui donne la garantie de s'adresser aux meilleurs concepteurs », précise le dirigeant.300 modèles de pistolets...Ce modèle économique possède de nombreuses affinités avec celui qui a fait le succès de Cybergun. « Nous voulions capitaliser sur l'attrait des gens pour les armes. Nous avons donc commencé par vendre en Europe des répliques fabriquées en Asie, rappelle Jérôme Marsac. Dans un deuxième temps, nous avons eu la volonté de protéger nos propres produits de la contrefaçon en acquérant des droits intellectuels. » Le groupe détient une vingtaine de licences accordées par les grands manufacturiers de la défense. La société, qui investit chaque année 1 million d'euros en R&D, dépose également des brevets pour protéger ses innovations. Elle veille jalousement sur ses biens et, en dix ans, son service juridique a poursuivi 160 « pirates ». À l'abri des barrières qu'elle a érigés autour de son business, Cybergun étoffe sans cesse son offre qui compte aujourd'hui environ 300 modèles de pistolets et de fusils, mais aussi de très nombreux accessoires dont les billes en plastique utilisées comme munitions.« Notre marché est constitué de tous ceux qui tirent », résume Jérôme Marsac. Cybergun s'adresse aux amateurs de sport de plein air, aux adeptes du tir sur cible, aux collectionneurs, aux pratiquants de paintball et même aux enfants auxquels elle destine, entre autres, un pistolet à eau, réplique du fameux AK 47 du russe kalachnikov. Cybergun dont le chiffre d'affaires s'est élevé à 50,7 millions d'euros (+ 19 %) lors de l'exercice 2009 (clos le 31 mars 2010) tire son essor d'une implantation internationale bien maîtrisée. Pour l'accélérer, elle n'a pas hésité à racheter des distributeurs notamment aux États-Unis. Le groupe procède aussi par opérations de croissance externe pour compléter son savoir-faire. Ainsi, elle a acquis en 2010, le taïwanais Inokatsu présenté comme l'orfèvre de la reproduction d'armes.
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