Les stars françaises du Net prennent le relais du capital-risque

Alors que le capital-investissement classique fait grise mine, les fonds d\'entrepreneurs n\'ont jamais semblé aussi actifs. La semaine dernière, Kima Ventures, le fonds de Xavier Niel - fondateur de Free - et Jérémie Berrebi a investi dans la start-up française Shopping Mail, spécialisée dans le partage de coupons de réduction. Quelques jours plus tôt, Jaïna Capital, le fonds de Marc Simoncini, créateur de Meetic, avait injecté 1,5 million d\'euros dans le fabricant de dameuses Aztec, signant au passage son premier investissement industriel. Mi-juin, Isai, le fonds lancé par Pierre Kosciusko-Morizet (fondateur de PriceMinister), Stéphane Treppoz (Sarenza) et Geoffroy Roux de Bézieux (Virgin Mobile), avait fait encore plus fort, en annonçant le premier « closing », pour 30 millions d\'euros, d\'un nouveau véhicule d\'investissement, baptisé Isai Expansion et destiné à investir, non plus dans de toutes jeunes pousses comme le fait Isai Développement, mais dans des sociétés Internet déjà rentables.Jaïna a investi dans une quinzaine de sociétésCette activité débordante confère une véritable légitimité à ces fonds pourtant très jeunes. Les fonds d\'entrepreneurs français sont nés il y a deux ans environ, lorsque les auteurs de « success stories » de l\'Internet ont voulu faire profiter les Simoncini et les Niel en herbe de leur fortune et de leur expérience. Tout en espérant, de cette façon, investir dans les Free et les Meetic de demain. Né en 2010, Jaïna, doté de 100 millions d\'euros, a investi dans une quinzaine de sociétés. Kima Ventures a financé 150 entreprises, en l\'espace de deux ans, mais pour des tickets moyens de 100.000 euros seulement. Et Isai Développement, fondé lui aussi 2010, a placé quelque huit millions d\'euros dans sept participations, dont covoiturage.fr, par exemple.Les fonds d\'entrepreneurs comblent « l\'equity gap »De Kima, avec ses tickets moyens de 100.000 euros, à Isai Développement qui peut investir jusqu\'à 1,5 million d\'euros, les fonds d\'entrepreneurs correspondent parfaitement aux besoins des start-up françaises, à savoir le financement d\'amorçage, aujourd\'hui délaissé par le capital-risque traditionnel, et le fameux « equity gap » des 500.000 à 1,5 million d\'euros, quand les sociétés sont déjà trop grosses pour les « business angels »mais pas encore assez pour que des fonds de « venture » classiques s\'y intéressent. Ces espèces sonnantes et trébuchantes se doublent d\'un apport de « smart money » par les entrepreneurs-investisseurs, qui ouvrent leurs carnets d\'adresses à leurs poulains et leur prodiguent leurs conseils avisés de chefs d\'entreprises à succès. « Les acteurs traditionnels du capital-investissement manquent parfois de compétences sectorielles ou peuvent faire preuve d\'une certaine frilosité à l\'égard de l\'économie numérique », assure Isai.Le déclin du capital-risque traditionnelSurtout, la puissance de feu des acteurs traditionnels du capital-risque s\'effrite. En 2011, les investissements réalisés par le capital-risque français n\'ont pas excédé 822 millions d\'euros, soit une dégringolade de 21% par rapport à 2010, selon Chausson Finance, les banques et les assureurs, principaux pourvoyeurs de fonds du « venture » français étant contraints par leurs nouvelles réglementations de se montrer moins prolifiques. Un problème que ne rencontrent pas les fonds d\'entrepreneurs, dont les ressources proviennent essentiellement du patrimoine de ces derniers.
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