La visite d'Olli Rehn à Dublin ne rassure pas les investisseurs

Signe de préoccupation de la situation de l'Irlande, le commissaire européen à l'Economie et aux Affaires monétaires, Olli Rehn, a dû lundi soir démentir être venu à Dublin pour discuter d'une éventuelle activation du mécanisme d'aide financière de l'Union européenne. La semaine dernière, la presse irlandaise révélait que le gouvernement comptait économiser 6 milliards d'euros dans son projet de budget 2011, sous forme de baisse des dépenses et de hausse des taxes. Olli Rehn, qui s'est entretenu avec le ministre irlandais des Finances, Brian Lenihan, a d'ailleurs critiqué le faible niveau de la fiscalité appliquée aux entreprises (12,5 %), qui, par le passé, permit au « Tigre celtique » de développer une croissance rapide. Sous la pression de Bruxelles, l'Irlande compte économiser quelque 15 milliards d'euros au cours des quatre prochaines années pour ramener en 2014 le déficit public sous le seuil des 3 % du PIB, comme l'exige le Pacte de stabilité européen. Selon Eurostat, le déficit public de l'Irlande était en 2009 de 14,4 % du PIB tandis que la dette s'élevait à 65,5 % du PIB. L'endettement est creusé par son secteur bancaire, notamment la banque Anglo Irish. Mais, selon la Banque centrale d'Irlande, la part des particuliers endettés ayant plus de 90 jours de retard dans leurs remboursements est aussi passée de 3,3 % à l'été 2009 à 4,6 % au printemps 2010.Fin de non recevoirEt le gouvernement de Brian Cowen n'est pas au bout de ses peines. Le principal parti de l'opposition, de centre droit, le Fine Gael, a opposé une fin de non recevoir à l'appel à l'unité du pays. « J'ai dit à Olli Rehn que nous n'avions pas confiance dans ce gouvernement. Le retour à la stabilité pour le pays passe par une élection et la mise en place d'un gouvernement qui dispose d'une majorité qui lui permette d'agir », indiquait mardi Michael Noonan, porte-parole du Fine Gael.Les marchés financiers s'inquiètent en effet d'une élection partielle pouvant fragiliser de la faible majorité actuelle et geler l'action gouvernementale. Du coup les taux des emprunts d'État irlandais enregistrent un écart record par rapport aux emprunts allemands de référence. Cela est dû notamment « à l'arrêt des achats d'obligations d'État par la Banque centrale européenne, demandé par le gouverneur de la Bundesbank et accepté par Jean-Claude Trichet », commentent les experts d'Octo Finances.
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