stratégie

Pour réduire les coûts en 2010, les acheteurs n'ont pas d'autre alternative que d'explorer de nouvelles pistes. Car face à des fournisseurs parfois exsangues, il devient en effet difficile de négocier des baisses de prix supplémentaires, alors que se fournir dans des pays low-cost fait peser un risque de non-qualité sur les produits. D'où la nécessité d'actionner des leviers jusqu'ici insuffisamment inexploités afin de s'approvisionner aux meilleurs coûts. Tout en évitant les risques de rupture de livraison ou de défauts.Parmi ces pistes à explorer, citons, pour commencer, la mutualisation des achats, qui consiste à regrouper les commandes auprès d'un seul fournisseur afin de bénéficier d'un effet de volume. Les économies engendrées peuvent atteindre 20 % du prix initial, selon Guilhem Lavabre, partenaire en charge de la partie achat au cabinet conseil Argon Consulting. De son côté, Pierre-François Kaltenbach, responsable de l'activité achats et supply chain du cabinet conseil Accenture, pointe du doigt une autre pratique émergente, celle de l'externalisation des achats à faible valeur ajoutée. « Certains de nos clients ont mis sur pied des centres de traitements dédiés au lancement d'appels d'offres électroniques. » En déléguant une partie de leur activité, les acheteurs ont davantage de latitude pour piloter plus finement leur activité et mieux suivre leur portefeuille de fournisseurs. Dans un contexte économique difficile, il est plus rentable de surveiller de près les fournisseurs à risque afin d'assurer la qualité et la sécurité des approvisionnements. gains de productivitéCertains grands industriels n'hésitent pas à venir au secours de leurs fournisseurs en les aidant à améliorer leur outil de production. « Les PME et TPE ont un potentiel de productivité de 20 % à 30 % à gagner », estime l'expert d'Accenture. Des secteurs comme le ferroviaire et l'aéronautique sont très en pointe dans cette démarche, rapportent de leur côté les consultants du cabinet Kepler. Ces donneurs d'ordres dépêchent leurs experts, qui vont établir un diagnostic et proposer un plan d'amélioration qu'ils vont superviser. Bien sûr, ce type d'initiatives est réservé aux sous-traitants ayant une importance stratégique afin d'obtenir des résultats significatifs. L'autre difficulté étant de convaincre ces derniers d'adhérer à cette démarche intrusive car elle s'intéresse à la structure de coûts du fournisseur.Néanmoins, pour le donneur d'ordres, l'intérêt est double. D'abord, les gains de productivité obtenus par le fournisseur vont se traduire par une réduction des prix d'achat. Ensuite, la relation entre le client et le fournisseur est nécessairement appelée à se transformer et à évoluer vers du codéveloppement de nouveaux produits, à des coûts optimisés. Éliane Kan
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