Boutique en ligne : La Poste aux avant-postes

À côté de mon emploi de ramoneur, je vends des poêles à bois sur ma boutique en ligne, affirme Alexandre Randazzo, qui a monté sa microentreprise pour créer le site Poelesabois.net. J'ai fait d'abord appel à un développeur. Je comptais vendre trois ou quatre articles par mois, mais j'ai été rapidement débordé. » Ne pouvant plus tenir ainsi, le ramoneur recourt à Webagoo, d'Actinium, une solution complète d'e-commerce. « En six mois, les ventes ont quadruplé à près de 78.000 euros ! » précise Alexandre Randazzo, qui, sans le savoir, est le client que privilégient les éditeurs de boutiques en ligne.Une cible que vise aussi Jean-Louis Carrasco, directeur marketing et e-commerce du groupe La Poste : « En France, on compte environ 60.000 e-commerçants sur 2 millions d'entreprises et 1 million d'associations. Regardez l'avance du Royaume-Uni avec ses 200.000 à 300.000 boutiques électroniques ! C'est dire si la marge de progression est importante. » Forte de sa notoriété, de sa banque postale et de ses moyens de paiement électroniques pour l'e-commerce (sans compter les accords avec PayPal), et de son impressionnante logistique (70 % des colis de l'e-commerce), La Poste cherche à lever les principaux freins à la décision de monter une boutique en ligne : « Le prix élevé, la complexité, l'appréhension de gérer la logistique et les moyens de paiement en ligne », rappelle Jean-Louis Carrasco, qui s'appuie, après Orange et Amen, sur l'éditeur allemand ePages pour lancer dans les 17.000 points de contact du groupe la Box e-commerce. Laquelle comporte soit un site vitrine pour moins de 18 euros par mois, soit une boutique électronique pour moins de 40 euros par mois. la quête du graalQuant à l'interface d'administration, elle recrée un véritable bureau de poste avec le choix entre les diverses filiales du groupe : de Colissimo à Chronopost. « Nous réfléchissons également à une formule de livraison en point de relais », révèle Jean-Louis Carrasco. « Nous projetons d'intégrer la boutique aux réseaux sociaux. Twitter, au premier trimestre 2010, puis Facebook », renchérit Charles Loubes, directeur Europe du Sud d'ePages, qui a, pour l'heure, connecté la boutique aux logiciels de gestion d'EBP et de Comptanoo.« La Poste va investir énormément pour évangéliser le marché et nous en profiterons », estime Stéphane Escoffier, DG de Doyousoft, qui édite PowerBoutique. Nous nous distinguons car les entreprises cherchent plus que du logiciel et de l'hébergement. Dans le cadre d'un vrai projet commercial, elles ont besoin d'être accompagnées de manière pragmatique pour recruter des acheteurs, paramétrer les frais de livraison, choisir les logisticiens, concevoir le graphisme? » Même refrain chez Marc Schilacci, PDG d'Oxatis (6.500 abonnés en Europe), qui ajoute : « Nos clients possèdent un million de produits et trois ou quatre millions d'adresses, soit près de 20 % des acheteurs français. Notre Graal sera le ?social commerce? qui permettra de mutualiser ce fabuleux trésor. » La concurrence va donc battre son plein? pour le plus grand bénéfice des marchands.E. H.
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