PSA se redresse malgré des pertes historiques

Pour sa première présentation des résultats financiers annuels de PSA, Philippe Varin est resté bien prudent. Trop même, si l'on en croit la réaction de la Bourse, déjà échaudée par le montant des déficits au titre de 2009. Le titre Peugeot a fléchi de 4,93 % à la clôture. Après avoir affiché l'an dernier des pertes opérationnelle et nette historiques, triplées par rapport à 2008, le président de PSA a tout juste promis un résultat opérationnel courant positif au premier semestre 2010. Il s'est en revanche refusé à tout pronostic sur le résultat net et sur le second semestre en général. Pas de quoi rassurer les marchés.Pourtant, malgré un bilan d'ensemble plutôt noir en 2009, le constructeur montre des signes de redressement. En effet, les comptes du second semestre se sont montrés un peu moins déséquilibrés que ceux du premier. Le chiffre d'affaires est légèrement remonté sur la deuxième partie de l'année par rapport à la première, avec un taux d'utilisation des capacités industrielles de 92 %, contre 70 % à peine. Les ventes en volume ont légèrement progressé de 14.000 véhicules d'un semestre sur l'autre. La part de marché en Europe s'est fortement accrue sur la fin de l'exercice, à 14,3 % ? une pénétration plutôt honorable ?, contre 13,6 % six mois auparavant. Et ce, grâce notamment au succès des Citroën C3 Picasso, Peugeot 206 +, 3008 et 5008. Du coup, le groupe a affiché une perte opérationnelle pour ses seules activités automobiles de moins de 500 millions d'euros au deuxième semestre, contre 1,32 milliard au premier. En conséquence, la marge, qui reste négative, a été ramenée à ? 2,5 % (contre ? 7,1 %).embellie encore insuffisantePar ailleurs, la situation du groupe reste plutôt saine, avec un taux d'endettement de 16 % en fin d'année, contre 22 % en décembre 2008. La dette nette est désormais inférieure à 2 milliards, ce qui laisse une marge de manoeuvre significative en matière de trésorerie. Notamment pour réaliser une éventuelle prise de contrôle de Mitsubishi Motors. Même si Philippe Varin n'a pas fait preuve a priori d'un enthousiasme démesuré pour cette alliance à la gestation difficile. Il devait initialement faire un point plus précis sur l'état d'avancement des discussions, mais y a renoncé.Réelle, l'embellie est toutefois loin d'être suffisante. Même si le groupe a bénéficié d'une notable réduction de ses effectifs ouest-européens au sein de la division automobile. Ceux-ci ont été ramenés à 106.800 personnes, soit une baisse de 6.800 en un an, dont 3.500  départs volontaires dans l'Hexagone.Certains postes se sont de nouveau dégradés. Ainsi, les stocks de véhicules sont remontés entre le 30 juin et le 31 décembre 2009. Mauvais signe. D'ailleurs, Philippe Varin a réaffirmé qu'il s'attendait à une baisse du marché automobile européen de 9 % en 2010. Il compte encore gagner des parts de marché, mais cela risque de ne pas suffire.
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