Chris Viehbacher veut continuer à transformer Sanofi-Aventis

D'ici à cinq ans, Sanofi-Aventis ne tirera plus que la moitié de son chiffre d'affaires des médicaments traditionnels. » Ces propos, tenus par Chris Viehbacher à « La Tribune » en marge de la présentation des résultats 2009, l'illustrent : quinze mois après son arrivée, la volonté de transformation du patron du quatrième laboratoire pharmaceutique mondial est intacte. Il faut dire, qu'en 2009, sa stratégie a réussi au groupe : le bénéfice net par action s'est envolé de 13,1 % (à taux de change constants et hors éléments exceptionnels).Pourtant, Sanofi tire toujours près de 80 % de son chiffre d'affaires des médicaments traditionnels. Et bien que son directeur général souligne que « 60 % du portefeuille de recherche et développement est constitué de vaccins et de produits biologiques », le budget correspondant a diminué, en proportion des ventes, en 2009 (de 16,6 à 15,6 %). Or le labo est désormais confronté à la « falaise des brevets ». Dès 2010, Sanofi perdra le brevet de l'anticancéreux Taxotère (2,2 milliards d'euros de ventes). Les 3 milliards de revenus de l'anticoagulant Lovenox, en passe d'être génériqué aux États-Unis, lui manqueront cruellement à court terme. Enfin le Plavix, copié depuis l'automne, a vu déjà ses ventes reculer de plus de 30 % au quatrième trimestre en Europe.Mais Chris Viehbacher semble sûr de lui. « Les investisseurs veulent une croissance durable et prévisible », a-t-il martelé en prévoyant une hausse de 2 % à 5 % du bénéfice net par action en 2010 (à taux de change constant et hors arrivée d'un générique du Lovenox). Pour 2013, le chiffre d'affaires et le résultat net doivent être équivalents à ceux de 2008. Pour cela, tout en excluant toujours une mégafusion, Chris Viehbacher compte poursuivre le rythme de ses emplettes. « Notre portefeuille de projets est au moins aussi fourni pour 2010 qu'en 2009 », a-t-il souligné. Ce n'est pas peu dire après une année où Sanofi a déboursé 6,6 milliards d'euros pour réaliser 33 acquisitions ou partenariats. La prochaine opération sera sans doute l'intégration d'Intervet, la division vétérinaire de Merck/Schering-Plough, que le français compte intégrer dans Merial. la bourse sceptiqueAutre priorité du labo : poursuivre son programme d'économies de 2 milliards d'euros d'ici 2013. « Nous en avons réalisé le tiers », ont indiqué les dirigeants tout en assurant qu'« il n'y aura pas de nouveau plan ». Une affirmation mise en doute par les syndicats qui calculent que « 3.000 emplois directs ont déjà été supprimés ». « Que deviendront ces chiffres quand les deux autres tiers du plan auront été mis en oeuvre ? » s'inquiète Thierry Bodin de la CGT. La Bourse s'est aussi montrée sceptique : l'action Sanofi a terminé la séance de mercredi en recul de 0,9 % dans un marché haussier.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.