Lycées : surveillants et contrats aidés cumulent missions et statuts flous

Le bras de fer entamé par les enseignants du lycée Adolphe-Chérioux de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) avec Luc Chatel à la suite de l'agression d'un élève a relancé le débat sur la sécurité dans les établissements scolaires et sur la baisse du nombre de postes de surveillants.La campagne électorale n'y est pas pour rien. Mais cet incident « rappelle que de très nombreux établissements, et d'abord les plus fragiles, souffrent d'une dégradation générale et insupportable des conditions de travail et d'étude », dénonce le Snes-FSU. Selon le principal syndicat du secondaire, en privilégiant le développement d'équipes mobiles de sécurité, le ministre de l'Éducation nationale ponctionne « des crédits dédiés au recrutement d'assistants d'éducation ». C'est là la critique de la communauté éducative : les effectifs de surveillants baissent au profit d'autres types de missions. Les maîtres d'internat-surveillants d'externat, généralement des étudiants, ont été remplacés en 2002 par les assistants d'éducation (AED), qui eux, ne sont plus recrutés par les rectorats mais directement par les établissements, qui reçoivent pour cela une dotation. Or, note Daniel Robin, secrétaire général du Snes, ces crédits sont parfois utilisés à d'autres fins : secrétariat, maintenance informatique... Résultat, évalue Michel Richard, secrétaire général adjoint du SNPDEN (chefs d'établissements) : environ 30.000 équivalents temps plein ont ainsi disparu. « Il y a 70.000 AED aujourd'hui, contre 60.000 surveillants et 50.000 aides éducateurs [eux aussi supprimés] avant 2002 », détaille Guy Barbier, secrétaire national du SE-Unsa. « Palliatifs »Des « palliatifs » ont bien été mis en place, mais ils sont de nature différente. Xavier Darcos a créé 5.000 médiateurs. Quant aux emplois et auxiliaires de vie scolaire (EVS et AVS), créés en 2006, plutôt dédiés à l'aide aux élèves handicapés, ce sont des contrats aidés d'insertion de courte durée (un an à temps partiel) de droit privé. « Après les TUC, CIVP et autres CES, c'est la même problématique depuis trente-cinq ans : manque de formation, missions non définies, aide à la réinsertion non assurée », dénonce Thierry Cadart, secrétaire général du Sgen-CFDT. Évalués à 42.500, tous ne seraient pas renouvelés à leur terme. Clarisse Jay
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