L'Europe serre la vis des « stress tests » bancaires

L'Europe espère enfin purger le secteur bancaire des excès de la bulle du crédit, condition sine qua non pour relancer la machine économique. C'est tout l'enjeu de l'édition 2011 des « stress tests » bancaires, censés trier le bon grain de l'ivraie et pousser les canards boiteux à renforcer leur solvabilité. Lors d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro à Budapest ce week-end, Jean-Claude Trichet, le patron de la BCE a d'ailleurs appelé les gouvernements à « se tenir prêts à faire le nécessaire » en cas de besoin. Lancés mi-mars, ces nouveaux tests de résistance, dont les résultats sont attendus en juin, sont soumis à un régime plus sévère que lors de l'édition 2010, critiquée pour son échec à identifier les faiblesses du secteur bancaire européen, et notamment des banques irlandaises. L'Autorité bancaire européenne (EBA) a, ainsi, annoncé vendredi les nouvelles règles du jeu. L'échantillon, qui représente au moins 65 % des actifs du secteur au niveau européen et 50 % dans chaque pays, compte ainsi 90 banques, contre 91 l'an dernier. Mais l'EBA précise qu'aucune banque n'a été retirée ? sauf celles qui ont été absorbées entre-temps, comme Deutsche Postbank ? et que certaines ont été ajoutées, à l'image de l'allemande DekaBank. « Surenchère dans le laxisme »Côté français, pas de changement, puisque BNP Paribas, Société Généralecute; Générale, Crédit Agricolegricole et BPCE sont visées, mais pas le Crédit Mutuel, contrairement à ce qu'avait laissé entendre son directeur général Alain Fradin mi-mars.L'EBA, dont le président Andrea Enria a dénoncé jeudi la « dégradation de la qualité du capital » déclenchée par « une surenchère dans le laxisme » de la part des régulateurs nationaux, a précisé que le seuil à franchir pour échapper à des sanctions (recapitalisation ou cessions d'actifs) serait de 5 % des fonds propres durs (Core Tier One). L'exercice est donc, là aussi, plus exigeant que l'édition 2010, qui avait fixé un seuil à 6 %, mais avec une définition des fonds propres bien plus large (Tier One). L'Association des banques allemandes a d'ailleurs souligné que les critères étaient « significativement plus durs ». Quant aux capitaux obtenus dans le cadre d'un plan de soutien public, ils seront pris en compte, mais présentés séparément dans les résultats. Pour éviter d'avoir à rivaliser avec les banques qui devront lever des fonds propres sur le marché, certains établissements ont pris les devants. Plusieurs ont annoncé la semaine dernière des augmentations de capital, à l'image de Commerzbank, Intesa Sanpaolo et Banca Monte dei Paschi di Siena. Après avoir sondé les investisseurs le mois dernier, Morgan Stanley avait annoncé que la majorité prévoyait des levées de fonds de 40 milliards d'euros pour les banques cotées, et autant pour les « cajas » espagnoles, qui forment, de loin, le plus gros contingent de ces « stress tests ». B. J.
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