eFront prépare son offensive sur l'Amérique du Nord

Malgré la crise - ou sans doute grâce à elle - eFront a, en deux ans, quasiment doublé son chiffre d'affaires : 27,1 millions d'euros en 2010 contre 14,6 millions en 2008. Et ce sans que cette société basée à Paris ait effectué d'acquisitions. Une croissance « naturelle » que la PME (184 collaborateurs) doit, ni plus ni moins, qu'à l'adéquation entre son activité et la demande du marché. Explication : en 2009, alors que la crise financière est à son paroxysme, la grande majorité des investisseurs qualifiés prennent conscience de la nécessité de gérer encore plus activement leurs portefeuilles, notamment en les diversifiant dans des actifs non boursiers (le private equity). Éditeur de logiciels spécialisé dans la gestion des risques à destination des métiers de la finance depuis sa création en 1999, eFront répond à cette attente. Sa plate-forme de logiciels offre à ses clients des solutions complètes pour repérer des actifs non cotés (immobilier, projets d'infrastructure, sociétés privées, etc.), faire des prévisions et gérer les risques liés aux investissements. Alors quand la crise bat son plein... « what else » ?Trois axes de développementAprès une croissance de 38 % en 2009, les ventes ont donc à nouveau bondi de 33,8 % en 2010 à 27,1 millions d'euros (avec un résultat d'exploitation de 2,86 millions, + 316 %). À ce niveau, le groupe est devenu le leader européen et le n° 2 mondial d'un segment d'activité très éclaté. À côté de plusieurs dizaines d'acteurs locaux d'environ 2 millions de chiffres d'affaires, moins de cinq sociétés sortent du lot. Entourée d'anglo-saxonnes, la PME française arrive en second. Présent à Londres, New York, Montréal, Dubai, Hong Kong, Bonn et Jersey, eFront est mondialement connu : avec des 240 clients dans 30 pays, la PME réalise 70 % de ses ventes à l'international.Cotée sur Alternext depuis 2006, la société vise maintenant le cap des 70 millions d'euros. Pour l'atteindre au plus vite, eFront mise sur trois axes de développement. D'abord, la multiplication des contraintes réglementaires visant les institutions financières (Bâle II et III, Solvency III, etc.). Elles devraient inciter les professionnels de la finance travaillant encore sous Excel à migrer vers des outils professionnels permettant, notamment, de se conformer aux nouvelles règles de rapport d'activité. Ensuite, sa R&D à laquelle la société consacre environ 17 % de son chiffre d'affaires. Elle devrait continuer à lui apporter innovations et enrichissements fonctionnels, ce qui pourrait lui permettre de relever le prix moyen de vente de ses logiciels. Enfin, un renforcement de sa présence aux États-Unis. C'est sur ce troisième axe qu'Olivier Dellenbach, PDG fondateur de la PME, entend aller vite, car ce pays représente 50 % du marché mondial mais pèse moins de 20 % dans son chiffre d'affaires 2010. En février dernier, il a nommé un coordinateur des équipes commerciales et des développements clients spécifiques à l'Amérique du Nord où la croissance devrait être principalement organique. Et l'ouverture d'un nouveau bureau sur la côte Ouest est déjà envisagée. Le PDG toutefois ne s'interdit pas d'y réaliser une acquisition. Avec une trésorerie nette de 9,35 millions d'euros au 31 décembre 2010 et un endettement quasi nul, la société en a les moyens.
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