Nicolas Industrie fait une percée sur le marché militaire

Le 3 novembre dernier, le 516e régiment du train de Toul (Meurthe-et-Moselle) recevait le premier semi-remorque, dédié au transport des porte-chars de nouvelle génération, baptisé SR PC 50. Au total, 110 comme celui-ci doivent être livrés sur l'ensemble du territoire, d'ici à janvier 2012. Un beau marché décroché par Nicolas Industrie et qui lui assurera, en 2011, 40 % de son chiffre d'affaires (42 millions d'euros en 2010).La PME, qui emploie 200 personnes à Champs-sur-Yonne (Yonne), est spécialisée dans la fabrication de « matériels de transport et de manutention lourds », autrement dit « dans l'exceptionnel », indique Stéphane Malo, le directeur général. Sa production permet d'organiser le transport des charges, au-delà de 50 tonnes, « sans limite grâce à un système modulaire dont nous sommes les inventeurs ». Elle peut, par exemple, fournir le matériel roulant pour convoyer des plates-formes pétrolières off-shore. Le portefeuille de clients compte beaucoup de grands noms, comme Airbus et Ariane. Si la société produit essentiellement des remorques, elle met aussi au point des tracteurs routiers. Ainsi en 2005, par exemple, son Tractomas lui a valu une inscription au livre « Guinness des records » : avec un poids à vide de 40 tonnes, le véhicule est capable de déplacer un convoi d'environ 700 tonnes. Pour la fin 2011, elle prépare « un nouveau Tractomas, un prototype pour l'Australie, plus impressionnant encore ».Nicolas Industrie vend assez peu en France. Le marché décroché auprès de la Direction générale de l'armement (DGA) fait d'ailleurs figure d'exception. Bon an mal an, la PME réalise plutôt 80 % de son activité à l'export. Elle est présente partout dans le monde, à telle enseigne qu'« il n'y a pas un endroit » sur les continents « sans qu'on trouve, à 1.000 km à la ronde, une remorque Nicolas », affirme le dirigeant.Sous contrôle allemandRachetée en 1994 par un industriel allemand, Otto Rettenmaier, Nicolas Industrie a intégré le groupe TII (Transporter International Industry), qui compte deux sociétés allemandes (Scheverle et Kamag). Ensemble, les trois entreprises sont leaders dans la manutention lourde, un secteur où se déroule « une lutte sur les prix sans précédent ».Nicolas Industrie devrait cependant trouver des relais de croissance dans un domaine qui, aujourd'hui, ne représente que 8 % de son chiffre d'affaires : l'environnement. Traitement des déchets verts, broyage lent pour les déchetteries ou encore élagage... « C'est un marché appelé à connaître une croissance exponentielle », estime le dirigeant. Aujourd'hui, l'entreprise connaît en interne une forte restructuration que Stéphane Malo, en poste depuis quelques mois seulement, met progressivement en place, avec l'objectif de passer en 2012 au « lean manufacturing » et parvenir à un niveau de qualité maximal, pour continuer à être à la hauteur de la réputation que s'est bâtie l'entreprise depuis sa création en 1855. À l'époque, elle construisait des roues en bois pour les chariots et les diligences.Alexandra Caccivio, à Dijo
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