« Le gaz est la ressource énergétique du XXIe siècle »

Elu aujourd'hui à la tête d'Eurogas, association qui regroupe 49 acteurs gaziers européens, Jean-François Cirelli, vice-président, directeur général délégué de GDF Suez, veut mettre le gaz au coeur des politiques énergétiques en Europe. Quels sont les principaux enjeux de votre mandat ?Tout d'abord, il nous faut réaffirmer que le gaz est un moyen incontournable pour atteindre les objectifs climatiques. Les énergies renouvelables ne peuvent suffire. Le nucléaire n'est pas non plus, à lui seul, la solution mais il en fera partie. Selon l'Agence internationale de l'énergie, les énergies fossiles vont constituer en 2030 encore 77 % de la consommation mondiale. Or, parmi elles, le gaz est la moins émettrice en CO2. Loin d'être une énergie du XIXe siècle, le gaz est au contraire la ressource du XXIe siècle. Or, nous n'avons pas encore convaincu les opinions publiques et les gouvernements de la nécessité de renforcer le gaz dans les mix énergétiques pour aller vers une économie sans CO2.Le gaz vous semble malmené dans les politiques énergétiques ?Nous demandons des politiques moins restrictives en terme de réglementations et de taxations. Il faut remettre le gaz dans l'agenda vert de l'Union européenne. Si, selon le traité, la politique énergétique n'est pas une matière communautaire, Bruxelles a pris le sujet en main sous l'angle de la concurrence et du climat. À l'heure où se discutent la stratégie énergétique à horizon 2050 ou le système d'échange des quotas de CO2, il faut que la voix gazière se fasse davantage entendre. Je rencontre dès la semaine prochaine, le commissaire à l'énergie et des parlementaires européens.Quel rôle joue Eurogas dans les questions de sécurité d'approvisionnement et de décorrélation entre le prix du gaz et celui du pétrole dans les contrats long terme ? C'est un lieu de dialogue. Le groupe gazier ukrainien Naftogaz rejoint aujourd'hui Eurogas qui compte déjà comme membre associé l'association russe du gaz. En élaborant des scénarios sur l'évolution de la demande, nous allons aussi nous prononcer sur les besoins en gazoducs sur le continent. Quant aux contrats long terme, les producteurs ne souhaitent pas aujourd'hui de décorreler les prix du gaz et du pétrole, ce qui ne nous empêche pas de faire passer le message. Même si depuis le début de l'année, la consommation européenne de gaz a progressé de 10 % par rapport à 2009 (où elle avait baissé de 7 %), une hausse qui représente l'équivalent de la consommation d'un pays comme la France. Propos recueillis par M.-C. L. Jean-François Cirelli, directeur général délégué de GDF Suez
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