Le cheikh de Dubaï lève les craintes sur la dette

obligationsDans le Golfe, la parole du souverain a valeur d'or. Ou, en d'autres termes, de suprême engagement. Aussi lorsque le cheikh Al-Maktoum déclare, comme il l'a fait cette semaine, qu'« il n'est pas inquiet », et que Dubaï, l'émirat qu'il gouverne, « fera face à son échéance de 4,52 milliards de dollars cette année », les investisseurs le prennent au mot. Le rally qui s'est emparé du marché obligataire local mercredi après cette annonce peut en témoigner. En une séance, le sukuk du groupe Nakheel s'est, par exemple, envolé de près de 10?%, à 102,5 cents. À titre de comparaison, il ne valait encore que 63,5 cents, à son plus-bas, en février dernier. « Ce gros promoteur immobilier fait l'objet de toutes les attentions sur ce marché, rappelle Nicolas Hénin, gérant chez Abu Dhabi Investment Company. À lui seul, il concentre les trois quarts de la dette qui arrive à échéance à la fin de l'année, soit 3,52 milliards de dollars. » Les enjeux vont même au-delà. Car, Nakheel Properties est aussi emblématique de la folie des grandeurs de tout un secteur qui, à lui seul, est responsable d'une grande partie de l'endettement qui a fait sombrer l'émirat. « Nakheel était un des groupes sur lesquels les suspicions quant à sa capacité à rembourser étaient les plus grandes », ajoute un spécialiste de l'obligataire.Au total et pour faire face aux échéances de ses firmes, notamment dans l'immobilier, l'émirat a émis pour 20 milliards de dollars de bons du Trésor, dont la moitié (10 milliards de dollars) devrait être remboursée l'an prochain. Une échéance sur laquelle le doute s'est aussi allégé du côté des investisseurs. « À présent, notre stratégie sera sensiblement la même », a également indiqué le souverain, « mais nous serons plus prudents à l'avenir en raison de la crise, surtout dans notre choix de bons projets ». Pour l'anecdote, le cheikh Al-Maktoum a tenu à montrer l'exemple : « L'une de nos compagnies allait acheter le club de football de Liverpool mais elle ne l'a finalement pas fait », a-t-il confié. Reste à présent à voir si cette confiance se diffuse sur les autres marchés. Selon Nicolas Hénin, « il n'est pas exclu que les actions connaissent à leur tour un mouvement de hausse ». Dans le monde des émergents, les Bourses d'Abu Dhabi et plus encore de Dubaï ont en effet encore un train de retard. Marjorie Bertouille
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