Italie : la crise politique plombe la Bourse de Milan

La fronde des investisseurs a été immédiate. Alors que Mario Monti, le président du Conseil italien a déclaré samedi qu’il allait présenter sa démission après le vote du budget, et la candidature à sa succession de Silvio Berlusconi, les marchés s’affichaient dans le rouge ce lundi en Italie. Dès l’ouverture, la Bourse de Milan a chuté de plus de 2,35%, considérant visiblement que la stabilité politique du pays était menacée.>> Italie: Monti veut jeter l\'éponge, Berlusconi en selle pour lui succéderEt pour cause : les valeurs bancaires ont été les plus pénalisées. Leurs titres ont tous affiché des pertes de 4% à 5%. Logiquement, les investisseurs craignent la conséquence de tension sur le marché obligataire. Il faut dire que dans le même temps, les taux italiens des emprunts à dix ans se sont tendus. Sur le marché secondaire, là où s\'échangent les titres de dette déjà émis, ils s’inscrivaient ce matin à 4,82%, contre 4,52% vendredi soir, soit une différence de près 30 points de base. Le spread avec Italie-Allemagne s\'est également creusé d\'environ 30 points de base.Barroso fait part de son inquiétudeMais les investisseurs ne sont pas les seuls à s’inquiéter des soubresauts politiques qui minent l\'Italie. Les autres pays de la zone euro ont également les yeux rivés sur Rome. Dans les colonnes du journal italien Il Sole 24 Ore, José Manuel Barroso a plaidé ce week-end pour la poursuite des efforts budgétaires consentis par le pays. \"Les prochaines élections ne doivent pas servir de prétexte pour mettre en doute la nature indispensable de ces mesures\", a affirmé le président de la Commission européenne.De même, dans le tabloïd Bild ce lundi, l\'Allemand Jörg Asmussen, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), a demandé au gouvernement italien de poursuivre ses réformes. \"Le gouvernement de Mario Monti a fait beaucoup en peu de temps: regagner la confiance des investisseurs, avancer dans le redressement des finances publiques. Celui qui gouvernera l\'Italie après les élections va devoir poursuivre cette politique avec le même sérieux\", a-t-il lancé avec diplomatie.\"La normalité de la vie démocratique\"Dans la même veine, Mario Monti s’était montré rassurant samedi. Lors d\'un colloque sur la gouvernance économique à Cannes, il a affirmé être \"convaincu que quelle que soit la couleur du gouvernement\" appelée à lui succéder, \"la sagesse des hommes et des femmes politiques d\'Italie va prévaloir.\" \"Je suis sûr qu\'il n\'y aura pas une tendance à détruire ce qu\'on a pu faire en terme de mise en sécurité des finances publiques italiennes\", a-t-il assuré. Avant d’asséner, sans ambages, que le gouvernement saura gérer \"cette situation qui s\'inscrit dans la normalité de la vie démocratique\". Pas sûr toutefois que les marchés soient aussi optimistes et conciliants.
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