Rapport Proglio  : comment lever les freins à l'alternance

Objectif atteint. Après huit mois de consultations, Henri Proglio, président-directeur général d'EDF depuis peu, a remis jeudi à Laurent Wauquiez, secrétaire d'État chargé de l'emploi, son rapport « Promouvoir et développer l'alternance ». Rédigé dans le cadre de la mission qui lui a été confiée par le président de la République en avril, le document de près de 70 pages comporte un certain nombre de propositions pour relancer l'alternance, qui battait sérieusement de l'aile au début de l'année, avec seulement 72.873 contrats d'apprentissage et 48.791 contrats de professionnalisation signés entre janvier et juillet 2009, soit un recul respectif de 22 % et 37 % par rapport au premier semestre 2008.Pour faire face à cette situation, 45 des plus grandes entreprises réunies en « mission alternance » se sont mobilisées aux côtés d'Henri Proglio et se sont engagées à accueillir 24.000 jeunes supplémentaires en alternance en 2009-2010. Cette mobilisation coordonnée à l'action du gouvernement s'est traduite par « la signature de 150.000 contrats d'alternance en septembre et octobre, soit un niveau équivalent à celui de la rentrée 2008 », s'est félicité jeudi Laurent Wauquiez.mobilisationTout n'est pas réglé pour autant. D'autant que le ministre s'est fixé pour objectif d'avoir un jeune sur cinq en formation par alternance à l'horizon 2015. Le rapport Proglio marque donc « le début de la deuxième phase de notre mobilisation générale pour l'alternance », a indiqué Laurent Wauquiez, qui entend mettre en ?uvre rapidement un certain nombre de propositions du rapport, telles que la promotion de l'alternance dans les clauses d'exécution des marchés publics ou encore la création d'un grand portail de l'alternance pour rapprocher l'offre et la demande.D'autres propositions doivent en revanche être approfondies avec les acteurs de terrain. Henri Proglio propose notamment un crédit d'impôt dont bénéficieraient les entreprises qui s'engagent à accroître au cours de trois années consécutives le nombre d'alternants. Les entreprises qui n'atteindraient pas les 3 % ne pourraient pas en bénéficier. Les autres propositions portent sur les centres de formation, les chambres consulaires, les jeunes en apprentissage. Elles seront discutées dans le cadre d'ateliers de l'apprentissage et de l'alternance, des « think tank » que le ministre va lancer dans les prochains jours. Attendues en février, les conclusions devront permettre de lever les freins structurels qui entravent le développement de l'alternance en France et d'atteindre l'objectif fixé à l'horizon 2015.Concrètement, il s'agira d'apporter des réponses à trois questions. La première vise à aider le jeune en alternance dans sa vie quotidienne (trouver une entreprise, un logement ou une mobilité, une bonne formation?). La deuxième a pour but de développer l'alternance dans tous les métiers, à tous les niveaux de diplôme ? y compris dans les grandes écoles ? et pour tous les employeurs ? y compris les employeurs publics. Il s'agit enfin d'aider les entreprises à s'engager encore davantage dans les formations en alternance en simplifiant les démarches et les financements.
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