Les banques restent exposées à des sources de « ? vulnérabilité ? »

Mauvaises tendances sur des pays « fragiles », évolution de l'immobilier commercial américain, effet des déficits publics sur les taux d'intérêt à long terme : les risques qui planent sur les banques en 2010 sont multiples, il faut l'avoir à l'esprit. C'est ce qu'a souligné vendredi, à l'occasion de la présentation du rapport annuel de la Commission bancaire, Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France. Il a insisté sur la nécessité pour les banques d'être vigilantes « en matière de gestion des risques ». Car la reprise économique est à la fois « fragile et lente » et ne pourra pas permettre d'absorber « de nouvelles vulnérabilités ». Le coût du risque, qui a fortement augmenté en 2009 (voir ci-contre), ne pourra être maîtrisé que si les défaillances sont moindres et donc si l'économie redémarre vraiment. Or la machine ne sera relancée que si les banques financent cette reprise. A cet égard, face à l'inquiétude des établissements de crédit concernant les futures exigences en matière de réglementation prudentielle, le gouverneur s'est voulu très rassurant. D'abord il se « refuse à des estimations a priori » s'agissant des besoins en fonds propres des banques. Parce qu'il affirme, d'une part, que « ce qui est sur la table n'est pas ce qui va être adopté » et, d'autre part, que l'étude d'impact macroéconomique permettra d'avoir une idée précise des effets réels de la réforme. Enfin, il est persuadé que les sages de Bâle sauront faire preuve de souplesse dans le calendrier de la mise en oeuvre des nouvelles règles. Alors que celles-ci devraient entrer en vigueur fin 2012, il s'est dit certain que les différentes mesures pourraient être étalées pour éviter un impact économique trop violent.tensions sur les taux longsQu'il s'agisse de cette réforme prudentielle ou du projet de taxation des banques, Christian Noyer estime que tout est une « question d'équilibre » entre la contribution demandée aux établissements et son impact potentiel sur leur capacité de financement. Au-delà, la question du coût de ce financement risque d'être posée avec une acuité particulière dans les deux prochaines années. En effet, les banques vont devoir se refinancer sur les marchés dans des proportions très importantes. Or, en parallèle, les émissions de dettes souveraines vont entraîner des tensions sur les taux longs. Les banques risquent donc de voir leur coût de refinancement sensiblement accru. Or, souligne le gouverneur, pour éviter tout « risque de désajustement » qui pèserait dangereusement sur leurs comptes, il est important que les banques répercutent cette évolution dans les taux inscrits à leur actif, c'est-à-dire aux prêts faits à la clientèle. La question des taux, et donc des marges pratiquées par les banques, doit donc être examinée dans cette perspective, rappelle Christian Noyer.
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