Des informations financières plus transparentes

Sarbanes-Oxley (SOx), IAS/IFRS, LSF, NRE... À la suite des scandales financiers de la dernière décennie, les législateurs ont voulu assainir le monde des affaires. Vaste chantier aux nombreux impacts : « Les entreprises doivent assurer la transparence et la traçabilité des informations liées à leurs finances et faire face à de multiples audits et contrôles », analyse Oreilly Long, directrice juridique de l'éditeur français Legal Suite. Soit en construisant leurs propres outils, soit en s'adaptant à ceux du marché.Dans le premier cas, les entreprises cartographient leurs applications comptables et financières, en particulier les PGI (progiciels de gestion intégrés). Objectif : identifier les flux financiers à tracer. « On intègre alors des ?sondes? dans les applications qui émettent ou reçoivent les flux financiers », explique Pierre Bourgeot, enseignant au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam). À ce stade, les outils de modélisation des processus métiers puis ceux de la Business Intelligence (BI) permettent de construire la traçabilité. À savoir l'authentification des acteurs, la sécurité, l'archivage des écritures et des procédures, leur vérification... Un travail titanesqueMême refrain chez les éditeurs de PGI : « Notre technologie n'intégrait pas les exigences de ces réglementations », confie Pierre-Alain Lecointe, DG d'Unit4 Coda qui a développé toutes les briques logicielles dédiées à la conformité réglementaire. À présent, ses clients peuvent prouver à un auditeur SOx ou à un commissaire aux comptes que leurs procédures ont bien été modélisées, décrites et intégrées dans le PGI. Résultat, chaque processus est effectivement exécuté par les salariés dûment autorisés. « La moindre intrusion est repérée et archivée », reprend Pierre-Alain Lecointe.Cependant, les PGI ont leurs limites. Ils sont conçus dans une logique de comptabilité et non pas de gestion réglementaire. « Ils remontent leurs informations par rapport à des axes de consolidation et de reporting prédéfinis. Du coup, si un trader fou joue avec 100 milliards au lieu des 5 millions autorisés, cette information sera présente, mais pas forcément lisible, explique Dan Vogel, PDG d'Enablon qui emploie 200 spécialistes du droit, de la finance et de l'environnement. Notre logiciel, lui, pose des questions à différents interlocuteurs puis il compare les réponses. En remodélisant à la volée les axes de consolidation et de reporting, il peut déceler les dissonances et sonner l'alarme. »Une chose est sûre : de telles innovations inspirent les ténors du PGI. « Nous sommes tous en discussion pour que les comptabilités nationales en Europe soient plus homogènes », indique Nicolas de Larouzière chef de marché chez Sage qui espère bientôt commercialiser une solution de comptabilité incluant la gestion environnementale.Erick Haehnsen
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