Maître Françoise Pelletier, avocate spécialiste du droit social aucabinet Lefèvre Pelletier & Associés.Le travail empiète autant pour les hommes que pour les femmes sur leur univers personnel. Les entreprises sont-elles conscientes de ce phénomène ?Ce que je constate, c'est que les entreprises qui mettent en oeuvre les mesures de prévention face aux risques et troubles psychosociaux commencent à réfléchir sérieusement au bien-être dans l'entreprise. Depuis les accords sur le stress au travail, les préoccupations de l'entreprise ont évolué. Le salarié doit non seulement être en bonne santé sur son lieu de travail, mais il doit aussi s'y épanouir personnellement.Quel est le rôle de l'employeur pour mieux articuler vie privée et vie professionnelle ? Quel cadre juridique met-il en place ?L'employeur peut accepter de prendre en charge la rémunération de l'absence autorisée pour s'occuper d'un enfant malade. Certaines entreprises l'ont déjà prévu. Les horaires mobiles et le travail à distance sont également des axes d'amélioration dans la conciliation vie familiale et vie professionnelle. Plusieurs grands groupes offrent sur le lieu du travail des services, telles la crèche d'entreprise ou la conciergerie, pour permettre à leurs salariés d'être un peu plus dégagés de préoccupations privées.Quels types de contentieux perdurent encore ?Certaines situations sont complexes à régler, comme les retours de congé parental et de congé de maternité où le salarié ne retrouve pas le poste équivalent et quelquefois fait même l'objet d'une discrimination. Certes, le cadre juridique existe, mais l'évolution d'une activité n'est pas toujours compatible avec une longue absence d'un salarié. Si l'employeur doit prévoir le retour d'un salarié, il faudrait aussi prévoir des formations et mobiliser d'autres acteurs comme les collectivités pour optimiser l'organisation du travail de jeunes parents (gardes d'enfants, amélioration des transports, etc.).Propos recueillis par C. B.

latribune.fr

11 Avr 2010, 23:22

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