Trois nouveaux navires thoniers surgélateurs, des capacités industrielles accrues, un management financier réorganisé : Sapmer, le spécialiste de la pêche transformée, met les bouchées doubles cette année. Basée à Le Port (La Réunion), cette société cotée sur Alternext a réalisé un chiffre d'affaires de 48 millions d'euros en 2010, en croissance de 45,6 % (32,9 millions d'euros en 2009). Créée en 1947, l'entreprise qui a deux activités principales - la pêcherie (langouste, légine, thon) et une récente activité de transformation - réalise la majorité de son volume d'affaires à l'exportation, notamment en Asie. Sapmer veut doubler sa taille en 2012. L'armateur vise le marché du thon surgelé et étend son activité dans l'océan Indien.Augmenter la rentabilité« L'objectif est d'atteindre en 2011 un chiffre d'affaires de 60 à 65 millions d'euros, avec une hausse de la rentabilité. Nous adapterons nos process à la croissance de notre activité de valorisation de nos produits, nous allons diversifier et augmenter nos capacités de transformation et de stockage », précise Yannick Lauri, directeur général de Sapmer. Pour s'imposer sur le marché mondial du thon évalué à 2,4 milliards d'euros, la société a investi 93 millions d'euros sur trois ans dans l'achat de trois thoniers senneurs (surgélation à bord) et dans son activité de transformation de matière première. « Nous avons investi pour valoriser au maximum ce qui est capturé. Notre objectif est de réaliser 40 % de valorisation de nos captures en 2011 avec nos trois navires (contre 20 % en 2010 avec un seul bateau) », précise le dirigeant.L'entreprise (441 salariés) prévoit cette année une capacité de production de 7.000 tonnes par an et par bateau (contre 6.000 tonnes pour l'année 2010). En hausse de 25 %, son résultat d'exploitation s'élève en 2010 à 3,4 millions d'euros (après 2,7 millions d'euros en 2009). Les revenus de l'activité valorisation ont été multipliés par trois en 2010 (2,9 millions d'euros) avec une très forte croissance (+ 221 %) par rapport à l'année précédente. « Nous espérons obtenir cette année un résultat d'exploitation à deux chiffres grâce à notre activité de pêche valorisée. Il faut noter que le résultat 2010 ne représente que 27 % de la pêche transformée », explique Harald Chabot de L'Allier, directeur général adjoint finances.Sapmer cible les marchés asiatiques dont le Japon, les États-Unis et le Canada ainsi que les marchés locaux (La Réunion et île Maurice). De nouvelles opportunités seraient encore à saisir sur ce marché mondialisé de la pêche, selon la PME. « Nous pensons à de futurs partenariats avec des armateurs. Les professionnels de la pêche au thon ont modifié leurs statuts pour que nous puissions faire partie de leur organisation. Ces derniers sont intéressés par nos activités », dévoile Yannick Lauri. Par ailleurs, le dirigeant pressent une nouvelle demande : « Compte tenu des malheureux événements au Japon, nous prévoyons une pêche du thon très difficile dans le Pacifique. » Son activité de pêche thonière en océan Indien pourrait bientôt intéresser la clientèle japonaise.Clarisse Burge

latribune.fr

11 Avr 2011, 21:25

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