Les affrontements menacent l'économie de la Thaïlande

Une vingtaine de morts, un Premier ministre en sursis, une division chaque jour plus profonde entre les élites et les milieux populaires : la Thaïlande s'est réveillée dimanche sur un tas de ruines, après avoir vécu les affrontements les plus violents depuis vingt ans. Le pays a observé en direct samedi, sur les chaînes de télévision, les soldats s'affronter avec les « chemises rouges », mouvement né dans les régions rurales du nord et du nord-est du royaume, et aujourd'hui rejoint par une fraction de plus en plus importante des masses populaires de Bangkok. Après un mois de manifestations pacifiques, le face-à-face a dégénéré pour faire au moins 19 morts et 825 blessés. Le Premier ministre Abhisit Vejjajiva refuse de démissionner.Les troubles avaient jusqu'ici peu affecté l'économie du pays qui affichera une solide croissance de 5 % au premier trimestre. Mais la tournure dramatique prise par la confrontation change la donne. Le secteur touristique est confronté à des annulations en cascade, notamment de touristes asiatiques. résistanceCe conflit révèle l'incroyable résistance de l'ancien Premier ministre Shinawatra Thaksin, renversé en 2006 par un coup d'Etat militaire, et du mouvement qu'il a créé dans la société thaïlandaise. C'est la première fois qu'un homme politique évincé par les militaires ne sombre pas dans l'oubli. L'issue du conflit semble désormais entre les mains du roi Bhumibol, adoré par les Thaïlandais. « Quelqu'un va-t-il informer le roi que ses enfants ont été tués au milieu de la route sans justice ? » a proclamé à la foule Jatuporn Prompan, un des leaders des « chemises rouges ». Le roi a déjà servi de médiateur lors de manifestations contre les militaires en 1973 et 1992. Olivier Languepin, à Bangkok
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