Les marchés de titrisation retrouvent des couleurs

Dans la tourmente au plus fort de la crise, les marchés de titrisation ont retouvé des couleurs depuis le début de l'année, avec le retour du goût du risque. Bien que le redémarrage soit encore inégal, notamment dans l'immobilier commercial, les placements auprès d'investisseurs européens de titres adossés à des créances sur des entreprises ou des particuliers se sont élevés à 11,7 milliards d'euros depuis le premier janvier, soit 15 % des 75 milliards d'euros de produits structurés par les banques. L'an dernier, seulement 6 % des 414 milliards d'euros d'opérations structurées avaient été mis en vente sur le marché, sans compter que les banques originatrices utilisaient massivement ces opérations de titrisation pour se refinancer auprès de la BCE. « On n'a pas eu le même phénomène aux Etats-Unis, où le TALF a permis de maintenir un certain flux d'activité », souligne Jean-David Cirotteau, responsable titrisation à la Société Généralecute; Générale.Grâce à ce programme, qui permettait aux investisseurs de doper le rendement de leurs investissements en titrisation en s'endettant auprès de la Fed, les émissions d'obligations titrisées (hors titres hypothécaires des agences Fannie Mae et Freddie Mac) ont rebondi de 16 % l'an dernier, à 102,9 milliards d'euros, selon les dernières statistiques de l'AFME. Malgré les difficultés de certains segments de marchés spécifiques, comme celui des « subprimes », « une grande partie des actifs ont relativement bien traversé la crise », souligne Pierre-Emmanuelle Julliard, responsable de la finance structurée chez Axa IM. Reste que pour favoriser une reprise pérenne, les autorités des deux côtés de l'Atlantique s'attachent à redorer le blason de la titrisation.Mercredi, la commission de la SEC a ainsi entériné un projet prévoyant d'imposer aux banques de conserver 5 % des montants qu'elles cèdent aux investisseurs afin de bénéficier de procédures d'émissions allégées. Une transparence accrue sur les caractéristiques de prêts sous-jacents est également prévue. « La rétention d'une partie des risques par le cédant n'est pas nouvelle et existait déjà dans certaines structures », note Jean-David Cirotteau. « Les autorités européennes ont de leur côté déjà défini un taux de rétention de 5 %, qui entrera en vigueur en 2011. Le problème, c'est qu'un seul ratio n'est peut-être pas suffisant pour s'assurer de la qualité des portefeuilles », prévient-il. Julien Beauvieuxpour favoriser une reprise pérenne, les autorités des deux côtés de l'Atlantique s'attachent à redorer le blason de la titrisation.
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