Les taux américains résistent au rebond des actions

tendanceLes marchés financiers envoient-ils des signaux contradictoires ? Après avoir marqué une pause en consolidant de 2,56 % entre le 31 août et le 4 septembre, le CAC 40 est vaillamment reparti de l'avant cette semaine, semblant indiquer le goût toujours intact des investisseurs pour les classes d'actifs plus risqués que constituent les actions. Pourtant, la reprise des émissions d'emprunts d'État américains, bien absorbée par le marché, a simultanément confirmé la santé de ces traditionnelles valeurs refuge.Grâce à un gain de 0,78 % ce vendredi, portant à 3,8 % la progression sur la semaine, l'indice parisien a terminé la semaine à 3.734,89 points, clôturant pour la troisième séance de suite au-dessus de la barre symbolique des 3.700 points. Un niveau qui n'avait plus été franchi depuis octobre 2008, quelques semaines après la faillite de la banque Lehman Brothers. La publication jeudi des chiffres de la balance commerciale américaine, qui a fait apparaître un déficit de 32 milliards de dollars, le plus élevé depuis janvier, a notamment été interprétée comme un signe de reprise de la demande intérieure des États-Unis, épicentre de la crise. Paradoxalement, le marché des emprunts d'État américains, habituellement impacté négativement par les rebonds boursiers et les signes de stabilisation économique, s'est lui aussi bien comporté. Les trois adjudications du Trésor américain, qui ont totalisé 70 milliards de dollars cette semaine (28 milliards à 3 ans mardi, puis 20 milliards à 10 ans et 12 milliards à 30 ans mercredi et jeudi) ont en effet été largement sursouscrites, envoyant les taux d'intérêt à long terme, qui évoluent en sens inverse des prix des obligations, à leur plus bas depuis juillet. Après avoir touché les 3,32 % en fin de soirée jeudi, le taux des titres de dette publique à 10 ans a clôturé à 3,34 %, en baisse de 9 points (0,09 %) sur la semaine. Malgré les émissions considérables du Trésor américain depuis le début l'année, « les effets d'offre n'ont pas eu d'impact négatif sur les taux d'intérêt », note Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel BCG.Selon JP Morgan, l'« anomalie » que constitue une hausse des marchés obligataires dans un contexte de reprise traduirait « une demande accrue d'obligations de la part des banques saturées de liquidités ». Ainsi, les taux des emprunts d'État à 10 ans, qui se détendent depuis leur plus-haut de 4 % atteint en juin, offrent un rendement attractif par rapport aux échéances courtes, calquées sur la politique monétaire accommodante de la Fed. La banque estime également que la bonne tenue des emprunts publics américains indique que les investisseurs pessimistes prennent acte des signaux de reprise économique aux États-Unis, mais « considèrent que l'économie américaine rentre dans un processus de totale déflation ». Une évolution qui serait favorable aux produits de taux, dont les coupons nominaux sont ainsi réévalués. Dans cette configuration, les emprunts d'État américains, les plus liquides du monde, constitueraient un placement à la fois peu risqué et rémunérateur pour les investisseurs. n
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