Le marché immobilier toujours morose en 2010

Le discours de la Fnaim est de plus en plus confus. Le président du Syndicat d'agents immobiliers, René Pallincourt, a affirmé mardi que « nous sommes dans une période de sortie de crise », avant d'admettre ensuite que « nous n'en serons pas sortis à la fin 2010 ». Il s'est aussi hasardé à prédire que « l'immobilier ancien pourrait retrouver une certaine vigueur » cette année, en avançant le chiffre de 600.000 transactions en 2010 (à comparer à près de 480.000 en 2009). Or beaucoup de facteurs, qu'il a lui-même évoqués, plaident au mieux pour que le marché reste morose et donc étale, ou en croissance faible, ou au pire, pour qu'il se bloque à nouveau.Un sondage Ifop, réalisé pour le compte de la Fnaim auprès de 864 personnes et présenté mardi, démontre que les ménages jugent toujours les prix de l'immobilier trop élevés (à 76 %) et perçoivent la conjoncture comme défavorable à l'achat (60 %) et plus encore à la vente (89 %) d'un bien immobilier. Revendre un bien pour en acheter un autre leur paraît particulièrement difficile (77 %), or l'achat-revente est un ressort essentiel du marché. En outre, près de la moitié des personnes interrogées craignent une baisse de leurs revenus (51 %) ou la perte de leur emploi (41 %).confiance des ménages en berneLa Fnaim met en avant le fait que la solvabilité des ménages s'est établie « à un niveau record en 2009 », en raison de la baisse conjuguée des prix (qu'elle chiffre à 7,9 % sur 2007-2009) et des taux d'intérêt. Sauf que cette hausse du pouvoir d'achat immobilier s'est faite au prix également d'un allongement de quatre ans de la durée des prêts. Au demeurant, les taux d'intérêt, aujourd'hui au plus bas, risquent fort de remonter au second semestre, et de renchérir d'autant le coût des opérations immobilières, voire d'entraîner un nouveau blocage du marché.Le « scénario de reprise en douceur » auquel veut croire la Fnaim semble, dans ce contexte, d'autant plus incertain que, comme le syndicat l'a lui-même souligné, la confiance des ménages reste très dégradée, la reprise de la croissance risque d'être très modeste tandis que le chômage devrait dépasser la barre des 10 % à l'été. « Tant que les particuliers n'auront pas retrouvé une plus grande confiance dans l'avenir et que la menace du chômage restera forte, il sera difficile d'anticiper une réelle reprise des achats immobiliers en 2010, et ce même si les taux restent bas », résume Sandrine Allonier, responsable des études économiques au sein du courtier Meilleurtaux.com. Sophie Sanchez
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