Les cinq questions clés de l'affaire d'espionnage qui frappe Renault

cite>Renault doit déposer plainte ce jeudi, auprès du parquet de Paris, dans l'affaire d'espionnage industriel, qui secoue le monde politique et industriel depuis le début de l'année. La plainte est finalisée, mais « pour des raisons administratives », elle n'a pu être déposée mercredi comme prévu, affirme l'ex-Régie. La firme au losange soupçonne trois cadres dirigeants du groupe d'avoir diffusé des informations stratégiques liées notamment à la voiture électrique. Un programme crucial pour l'Alliance Renault-Nissan, qui y a déjà investi 4 milliards d'euros. Cette affaire déclenchée discrètement en août 2010 risque de faire encore la Une des journaux durant des mois. Elle comporte des zones d'ombre. Cinq questions clé se posent aujourd'hui. Preuves tangibles ou pas ? Renault a reçu mardi 11 janvier les trois cadres incriminés, lors d'un entretien préalable à une décision de licenciement, qui devrait intervenir fin ou début de semaine prochaine. Renault se dit « victime d'une filière organisée internationale » et assure détenir « un certain nombre de preuves tangibles », y compris sur la rémunération de ces personnes pour les informations divulguées. Le ministre de l'Industrie Éric Besson juge l'affaire « sérieuse ». Mais Renault aurait préféré régler l'affaire plus discrètement.Des fuites graves ? Le constructeur évoque « des faits graves mettant en cause des intérêts stratégiques » de l'entreprise. « Aucune pépite technologique, stratégique sur le plan de l'innovation, n'a pu filtrer en dehors de l'entreprise, y compris les presque 200 brevets déposés ou en cours de dépôt », nuançait Patrick Pelata, directeur général délégué de Renault, dans une interview au quotidien « Le Monde » en fin de semaine dernière. « En revanche nous estimons que des informations sur l'architecture de nos véhicules, sur les coûts et le modèle économique du programme (de voiture électrique) peuvent avoir fuité », reconnaît le dirigeant.Les accusés font-ils amende honorable ? Non. Michel Balthazard, membre du comité de direction de Renault et directeur de « l'Amont, des projets et des prestations », réfute les accusations portées contre lui, tout comme son bras droit Bertrand Rochette. Ce dernier affirme au « Figaro » de mercredi ne pas « comprendre » de quoi il est coupable. L'avocat de Matthieu Tenenbaum, directeur adjoint du programme véhicule électrique, a dénoncé samedi dernier le « lynchage » de son client.Quatre mois d'enquête Pourquoi une enquête interne si longue ? « Les investigations ont été menées en interne durant quatre mois », explique Renault. « On a eu une alerte [une dénonciation par lettre anonyme, Ndlr].Il a fallu vérifier la véracité et la gravité des faits, s'assurer du nombre de personnes impliquées ».La Chine visée ou pas ? Une source proche du gouvernement français a indiqué en fin de semaine dernière que la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) enquêtait sur une piste chinoise. Même si ni la France ni Renault ne souhaitent ternir leurs relations avec l'ex-Empire du Milieu. L'allié de Renault, Nissan, est l'un des principaux constructeurs implantés surplace.
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