La Hadopi passe à la phase 2 pour les récidivistes

Après trois mois de mutisme, la Hadopi est enfin sortie de son silence mercredi. L'autorité administrative chargée de la lutte contre le piratage sur Internet a tiré un bilan de l'envoi, depuis le 1er octobre, des e-mails d'avertissements aux internautes. Elle a confirmé envoyer des courriers électroniques au rythme de 2.000 par jour, et compte monter à 10.000 mi-2011. À la fin de l'année, l'utilisation d'un nouveau système informatique lui permettra d'en envoyer « sans limite ». « Notre montée en charge a été volontairement progressive, a expliqué Mireille Imbert-Quaretta, présidente de la commission chargée d'envoyer les e-mails. Nous n'avons voulu prendre aucun risque concernant les données personnelles. Nous avons peut-être péché par excès de prudence. » Autres explications : faire communiquer le système informatique de la Hadopi avec celui des fournisseurs d'accès Internet (FAI) a été « extrêmement complexe », sans compter les « incidents » dans l'envoi des courriels par les FAI. Au total, 70.000 messages ont été envoyés à fin décembre. Moins de 10 % des internautes y ont répondu. Dans les trois quarts des cas, ils ont voulu savoir quel était le titre de la chanson ou du film piraté.Derniers avertissements Reste que la Hadopi traite aujourd'hui moins de 3 % des 70.000 adresses Internet transmises chaque jour par les industries de la musique et du cinéma, après avoir été collectées sur les réseaux peer-to-peer (plates-formes d'échange et de partage de fichiers entre internautes). Mireille Imbert-Quaretta répond qu'il y a « des doublons » dans les adresses transmises à la Hadopi, mais surtout qu'elle n'a pas aujourd'hui la capacité technique de traiter toutes les adresses. Et assure avoir reçu un « satisfecit » des ayants droit. La Hadopi va dès maintenant envoyer les premières lettres recommandées aux internautes récidivistes. Et, en cas de nouvelle récidive, elle transmettra le dossier à la justice, qui pourra couper l'accès Internet. Les premières coupures « ne sont pas exclues en 2011, voire même assez vite », selon Mireille Imbert-Quaretta. De manière surprenante, elle a spontanément envisagé la « disparition » de la commission chargée d'envoyer les e-mails, qui « n'a pas vocation à être pérenne ». « Soit la pédagogie d'envoi d'e-mails marche, et il ne reste que 10 % à 20 % de pirates irréductibles, dont la police et la justice devra s'occuper. Soit la pédagogie ne marche pas, et il n'y a pas de raison que le législateur ne passe pas à autre chose. » Un constat qui pourra être fait « après 18 mois d'activité à plein régime ».
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